« J’ai vu une boule de feu pendant quelques secondes puis j’ai entendu un grand bruit du côté gauche de l’avion », déclare un passager. L’avion a pu faire demi-tour et atterrir sans problème. Toutefois, une panique indescriptible s’est emparée des passagers. Ils ont, quasiment vu la mort surtout après le crash de l’appareil Ethiopian survenu quelques heures plus tôt en Ethiopie.
Le repas était en train d’être servi, nous survolions le Niger, d’après l’écran de géolocalisation. J’ai vu une boule de feu pendant quelques secondes puis j’ai entendu un grand bruit du côté gauche de l’avion. C’et clair qu’un moteur venait de tomber en panne. L’avion commence à tanguer, tout tremble, les gens ont commencé à paniquer. Le va-et-vient de l’équipage de bord commence à inquiéter certaines personnes. La peur, l’angoisse peut se lire sur certains visages. A un moment l’hôtesse passe dans les rangées et la personne située derrière moi l’arrête et lui demande : « Que se passe-t-il ? » L’hôtesse lui répond avec un air paniqué : « Nous avons un souci avec un moteur… » et s’effondre en larmes. Le pilote annonce alors » ‘nous venons de perdre un moteur gauche, nous rentrons à Abidjan. »
L’hôtesse fait une annonce pour nous expliquer calmement la situation et l’équipage fait alors une démonstration pour la procédure de secours. Dès que le pilote prononcera le mot idoine, il nous faudra prendre la position de sécurité. La peur apparait sur les visages, l’équipage passe parmi les passagers pour s’assurer que tout le monde a bien compris la procédure et vérifie également que nos ceintures sont bien attachées. A ce moment là le steward nous dit : « Pour évacuer, vous utiliserez la porte de derrière ». A ce moment-là mon cerveau déconnecte et je me dis que c’est du sérieux. La personne devant moi se retourne et dit : « Pour évacuer il faut que l’on s’aide, pas de panique, les un après les autres, on avance ensemble » Durant tout le retour vers Abidjan, l’avion a continué de vibrer pendant tout le retour les gens priaient, j’entendais des ‘Seigneur’, des ‘Allah' ».
Nous allons bientôt atterrir a l’aéroport Félix Houphouët Boigny d’Abidjan. J’attrape mon passeport en me disant que pour l’identification du corps se sera plus simple. L’avion perd de l’altitude nous commençons à voler très bas. D’un coup, dépressurisation de l’avion, les lumières s’éteignent et là, l’annonce du pilote se fait entendre dans les hauts parleurs : « IDOINE, IDOINE « . L’équipage qui avait pris place à l’arrière de l’appareil se met à crier « IDOINE IDOINE IDOINE » en continu pendant de nombreuses minutes et en faisant des moulinets avec leur bras. Tout le monde a la tête entre les jambes.
Une autre Hôtesse pleure et il semble que le Chef de cabine se met à prier. En pleurant.
Je me vois mort, j’imagine mes proches pleurer….Je relève la tête pour voir à travers le hublot, je veux voir arriver l’accident, l’anticiper et là, j’aperçois la piste et sens les roues toucher le sol. Une secousse mais rien de violent et tout le monde se met à applaudir à s’embrasser. C’est le soulagement sauf une personne qui se met à hurler, à pleurer, en pleine crise d’angoisse, nous intervenons à tour de rôle pour la calmer…. Sur la piste, j’aperçois les camions des pompiers, les gendarmes. Au moins 20 véhicules sont prêts à intervenir. Un pompier me prend dans ses bras et se met à sangloter. A ce que j’ai vu, tous les passagers ont pu débarquer sains et saufs
Sur la route pour aller à l’hôtel, je me suis effondré en larmes. j’ai appelé ma mère pour lui dire que je l’aime et ensuite j’ai rejoint ma copine. J’ai pensé à elle chaque seconde ! »