Me Alioune Sow : « Que l’opposition appelle et félicite Macky Sall… »

Me Alioune Sow, Directeur général de la Sapco, tirant les enseignements du scrutin de dimanche dernier, appelle l’opposition à appeler le Président Sall pour le féliciter, comme le veut la bienséance républicaine.

Quels enseignements doit-on tirer du scrutin du dimanche dernier ?
Le premier enseignement à tirer de ce scrutin reste cette forte adhésion des populations à la politique de gouvernance et au projet de société du Président Macky Sall. Aussi, la particularité de cette réélection est que c’est un moment de bilan, une évaluation d’un projet de société que nous considérons, d’ailleurs, comme une évaluation positive. Le deuxième aspect par rapport à ce plébiscite dont a fait l’objet le candidat de Benno bokk yakaar (Bby), c’est le renouvellement d’un contrat social entre un président et son peuple. Avec le pourcentage, en termes de participation et les résultats connus au niveau des commissions départementales, cela montre, encore une fois, que les populations sont confiantes par rapport à la gouvernance qui a été proposée et qui a été déroulée durant ce septennat. L’autre enseignement à tirer, c’est que du point de vue politique, on a un taux de participation qu’il faudrait analyser. En effet, le peuple a toujours cru au vote et l’élection de 2019 a vu une adhésion massive des jeunes, ce qui s’est traduit sur le fort taux de participation. Il faut également dire que nous avons vu que Dakar a montré une autre image, car, d’une sanction négative, on est passé à un plébiscite du Président Sall. On peut donc parler de sanction positive concernant la capitale et je crois savoir que c’est la troisième fois, après le Référendum et les Législatives.

Maintenant, que doit faire l’opposition ?
Au vu des résultats officiels rendus publics par les différentes commissions départementales de recensement des votes, dire qu’il est évident que le Président Macky Sall passe au premier tour. Dès lors, l’opposition devrait, comme le veut la tradition républicaine, appeler le vainqueur, en l’occurrence le candidat de Bby, pour le féliciter. Cela fait partie de la déontologie et du fair-play en politique. Par ailleurs, je rappelle que le nouveau contrat social entre le Président et son peuple appelle de ma part, quelques interrogations. Il s’agit de percevoir le message des jeunes en leur faisant bénéficier des opportunités offertes par la croissance. On devra aussi renforcer le Pudc, Promoville, etc. pour une lutte efficace contre la pauvreté, amorcée par le programme de Bourses familiales. Il s’agira donc de reprendre le Président Macky Sall quand il parlait de modèle ‘’fast-track’’ à l’occasion de la rencontre avec le Groupe Consultatif de Paris, et ceci pour que les Sénégalais puissent rêver d’un Sénégal émergent. C’est cela qu’il faut réaliser avec le vote massif des Sénégalais.

Le Premier ministre qui crie victoire avant l’heure, puis rappelé à la sérénité par le Juge Demba Kandji. Désaveu d’une autorité ?
Il faut faire la distinction entre M. Mahammad Boun Abdallah Dionne, membre du directoire de campagne de Bby et celui qui agit en tant que Premier ministre. Il faudrait aussi dans le jeu politique se départir de quelques préjugés. Pour rappel, le premier à faire une conférence de presse, c’est l’opposition qui cherchait à vouloir mettre dans la tête de l’opinion l’idée d’un inévitable second tour. La réaction qu’on pouvait attendre du côté du camp présidentiel était de sortir, compte tenu des éléments qui étaient à disposition et les tendances qu’on pouvait annoncer de l’autre côté. M. Dionne a battu campagne, a été invité dans différents plateaux, en tant que porte-parole du directoire de campagne, il était dans son rôle politique de réagir à la dimension de l’acte posé par l’opposition. Et je pense qu’il l’a si bien fait, au regard des réactions suscitées. En tant que scientifique, il ne parle pas en l’air, et en termes d’approches, la compilation des résultats qu’il avait par devers lui, l’y pousserait. D’ailleurs, cette prévision est bien confirmée et on est autour de 58%. C’est le minimum qu’on puisse faire, quand on est dans une élection présidentielle. Mais, c’est le politique qui s’exprimait dans le cadre d’une compétition ouverte.

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