Si l’accusateur Ousmane Sonko, ci-devant parlementaire, n’a pas daigné sortir les éléments de preuve en sa possession, après l’avoir clamé urbi et orbi, défiant même l’autorité du maitre des poursuites pour délivrer l’opinion sur la question, la mise en branle de la commission d’enquête parlementaire permettra au moins aux sénégalais d’en découvrir, au-delà de cette affaire d’Etat, des dossiers ténébreux agités ces derniers temps ?
Sur ce titre foncier 1451/R litigieux, affaire soulevée par le député Ousmane Sonko qui accuse le Directeur des Domaines, Mamour Diallo d’avoir détourné l’argent public à hauteur de 94 milliards F Cfa qu’il aurait distrait, en complicité avec d’autres gros bonnets, la commission aura à recueillir tous les éléments d’informations sur les faits qui ont justifié sa création avant le dépôt de son rapport dans un délai de six mois.
Les neufs parlementaires fouilleront le dossier de fond en comble, avec assistance d’experts financiers et fiscaux, sur la base des faits, documents et mouvements financiers. Il est attendu d’elle l’élucidation de toutes les transactions dont a fait l’objet le titre 1451/R, de retracer tous les décaissements effectués par le Trésor public ou les sociétés à capitaux publics majoritaires relatifs à ce titre.
Epée de Damoclès sur la tête d’un présidentiable ?
Le fait pour l’Etat d’actionner ce dossier pendant que d’autres sujets plus brulants meurent sous le coude du chef de l’Etat a poussé les députés de l’opposition à se braquer. D’ailleurs, expliquant qu’il n’y a aucune urgence à ce propos, les parlementaires défavorables, en contradiction avec ceux du pouvoir, ont soulevé les dessous politique de cette affaire, dont la dimension politique du député visé, présidentiable et véritable énigme électorale. En effet, même en dehors des propos incendiaires de l’ancien chef d’Etat, programmant l’inculpation et l’arrestation du candidat Sonko au lendemain d’une victoire électorale de Macky Sall, le risque est gros pour le leader du Pastef qui s’expose à la machine électorale sans répit du pouvoir, forte de sa majorité mécanique.
Aussi, la stratégie usitée par Sonko, refusant de lâcher du lest dans la teneur du dossier, peut lui être fatale au cas extrême où ses chances seraient anéanties pour diriger les Sénégalais. Comme si le néo opposant est dans un dilemme existentiel, le palais ou la prison.
(Journal Kritik)