Beaucoup n’arrivent toujours pas à comprendre les raisons pour lesquelles Abdoulaye Wade ne se résigne toujours pas à profiter de sa retraite dorée d’ancien président de la République, après que sa famille ait bien profité de ses 12 années au pouvoir pour se mettre à l’abri du besoin pendant plusieurs générations.
Qu’est ce qui justifie son jeu, ses déclarations incendiaires a priori à l’encontre de Macky Sall?
Et si tout ceci n’était que la chronique d’une forfaiture annoncée ?
Et si la venue de Wade n’avait que deux objectifs :
- D’abord et avant tout : faire de l’ombre aux quatre candidats en reportant toute l’attention autour de lui et de sa campagne anti scrutin électoral.
En effet, depuis sa venue, il fait des sorties fracassantes qui attirent bon gré mal gré l’attention d’une grande partie de l’électorat. Cet électorat aurait cependant dû consacrer son attention, en cette période de campagne sur l’analyse de l’offre des 5 candidats, sur leur programme et leur projet de société pour le Sénégal.
Cet électorat devrait aujourd’hui mettre toute son énergie également à garantir les conditions de sa participation effective à un scrutin dont l’intégrité est garantie.
Aucune raison ne justifie cette velléité de détourner l’attention vers les discours d’un vieillard qui ne pourra plus jamais présider aux destinées du pays ou de son fils qui n’est ni candidat, ni n’a osé ou daigné venir au Sénégal.
Rien ne le justifie, sinon une stratégie élaborée de main de Maître justement, pour sauver le fils prodige.
Wade multiplie les rencontres avec des candidats de l’opposition depuis son retour sans avoir réussi à les faire trébucher. Au contraire, lui-même a trébuché, sinon, comment comprendre ses deux rencontres (au moins) avec Samuel Sarr, dont tout le monde sait qu’il roule pour Macky Sall ? Il n’y a pas de crime parfait.
- Le second objectif, et le plus grave : servir de cagoule à Macky Sall lors de la perpétration de son projet de hold-up électoral.
Pour rappel, lors des dernières élections législatives, le saccage de bureaux de vote à Touba avait conduit à l’annulation du scrutin dans plusieurs bureaux de vote, avec un impact négatif sur l’opposition, et donc sur l’expression de la volonté populaire.
Abdoulaye Wade a fait un appel au sabotage et à la destruction des suffrages le 24 février, dans les bureaux de vote stratégiques. Qu’est-ce qu’un bureau de vote stratégique ? Dans le contexte actuel, il s’agira du maximum d’endroit où le président sortant risque de perdre. Et il en s’agira certainement des bureaux de vote où il pense avoir des chances de remporter le plus de voix.
Cela aboutira alors à une annulation de plusieurs bureaux où le candidat Macky Sall avait déjà perdu. Si on y ajoute les bureaux fictifs (où il sera gagnant, et pour cause !) la messe est vite dite.
Il faut se demander pourquoi, depuis son retour et ses annonces de sabotage du scrutin, ni Madiambal, ni Mame Mbaye Niang, ni même El pistolero, n’ont pipé mot. Quel silence coupable!
Le projet consiste à effectivement perpétrer le sabotage prévu. Et peut-être même que le sale boulot sera l’œuvre de personnes à la solde de Benno Bokk Yakar et nullement des jeunes du PDS, ou ce qu’il en reste …
Cependant, puisque Wade en avait fait l’annonce urbi et orbi, le forfait sera encagoulé Wade tous les soupçons seront détournés du camp présidentiel et naturellement tournés vers Abdoulaye Wade. Et un hold-up digne des Insaisissables se fera alors à la barbe de tous les Sénégalais.
Que risquerait Wade dans ce cas ? À son âge ? Absolument rien !
S’il y avait le moindre risque, il aurait déjà été mis aux arrêts depuis ses déclarations.
Des personnes ont perdu plusieurs années de leur vie à croupir en tôle pour avoir juste liké moins que ça.
Par ailleurs, pour bien ferrer son monde, Abdoulaye Wade annonce à qui veut l’entendre que Macky compte voler les élections et s’approprier 55 % des voix. Loin d’un avertissement, ceci est plutôt une préparation psychologique. Un ballon d’essai pour préparer les esprits à la forfaiture.
D’aucuns doivent se demander en quoi Wade profiterait de ce crime : l’amnistie de son fils pardi ! et la possibilité pour lui de revenir au Sénégal et briguer le suffrage des Sénégalais dès 2024.
Il appartient aujourd’hui à la population sénégalaise de prendre son destin en main, et de n’en laisser les rennes à aucun homme politique. La population sénégalaise doit elle-même garantir son droit à l’expression d’un scrutin libre et ensuite veiller à protéger l’intégrité dudit scrutin jusqu’à la proclamation de la volonté populaire.
La jeunesse sénégalaise doit elle-même se lever comme un seul homme pour dire Non à Abdoulaye Wade et refuser de voir sa volonté sacrifiée sur l’autel des ambition d’une seule personne.
À bon entendeur !
Nabou Cissé