Candidat malheureux aux présidentielles de 2007 et de 2012, Idrissa Seck va à la pêche des voix pour la troisième fois. Il n’y a jamais deux sans trois dit l’adage. Mais cette troisième fois, l’ancien maire de Thiès la souhaite différente des deux dernières.
Sa première participation qui ressemblait à un coup d’essai l’avait propulsé à la seconde place après Abdoulaye Wade qui avait surpris tout le monde en passant au premier tour. Mais entre-temps, Idrissa Seck avait posé des actes qui l’ont suffisamment discrédité aux yeux de l’opinion. Ses va-et-vient chez Wade avaient semé le doute dans l’esprit de bon nombre de Sénégalais qui avaient pourtant décidé de le soutenir après son incarcération dans l’affaire des chantiers de Thiès.
Il ne se relèvera pas de cet échec et aux élections de 2012, le président du Conseil départemental de Thiès est plus que rétrogradé par l’électorat qui le met au 5e rang après Wade, Macky Sall, Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng. Au second tour, il est obligé de tenir sa parole et d’accompagner son ancien « employé » dans le troisième gouvernement de Wade. Une alliance qui ne durera pas.
Ultime bataille
Très jaloux de ses principes, « Ndamal Kadior » rompt son alliance de circonstance avec Macky Sall et retourne dans l’opposition pour préparer la bataille de 2019. L’ultime pour celui à qui on prête d’être l’artisan de la marche bleue qui a porté Abdoulaye Wade au pouvoir le 19 mars 2000. Malgré les défections de quelques uns de ses lieutenants, le leader du parti Rewmi est loin de se décourager.
Décidé à abattre sa dernière carte le 24 février, Idrissa Seck a changé de fusil d’épaule. L’homme n’était pas un adepte de la communication tous azimuts, mais depuis quelques mois, il s’est emmuré dans un silence qui intrigue aussi bien ses concurrents que l’opinion sénégalaise. Certes l’histoire de Bakka et Makka est passée par là. Mais surtout, Idrissa Seck semble avoir compris que pour rallier à sa cause, il n’est pas besoin d’occuper les médias à longueur de journée. Au grand dam des médias qui convoitent la moindre de ses sorties. Il a appris de ses erreurs et désormais, chaque mot qu’il prononce est calculé pour éviter tout dérapage qui l’enterrerait politiquement.
Khalifa et Karim, deux K dans le giron d’IDY ?
Un Idy new-look qui veut surtout saisir la chance qui se présente à lui d’être le challenger principal de Macky Sall sur les quatre en lice, le 24 février, après le rejet des candidatures de Karim Wade et de Khalifa Sall par le Conseil constitutionnel. Malgré tout le bruit qui retentit çà et là, force est de reconnaitre que le candidat d’IDY2019 est en train de nouer des alliances à même de lui permettre d’imposer au président sortant une seconde manche.
Conscient du poids politique de Khalifa Sall, Idrissa Seck est allé à Rebeuss ce lundi rendre visite à l’ancien maire de Dakar. Au sortir de leur entrevue, il a promis de rendre au détenu le plus célèbre du Sénégal sa liberté dès son accession au pouvoir. Mieux, il s’est engagé à venir le prendre. Une promesse qui ne laisse pas indifférent Khalifa Sall et ses souteneurs.
La presse du jour nous apprend aussi qu’il a eu un entretien téléphonique avec Karim Wade. Pour l’heure, rien n’a fuité de cet entretien, mais tout porte à croire que les discussions ont tourné autour des élections et des possibilités de travailler main dans la main pour arriver à bout du régime de Macky Sall. Des sources croient savoir que Wade est en train d’étudier une possible alliance avec son ancien homme de confiance. Certains wadistes ont déjà franchi le pas en apportant leur soutien à Idy.
Dans le groupe des 25 recalés, il nous est rapporté que Idrissa Seck est en pôle position pour rafler la majorité des voix. Thierno Bocoum qui avait pris ses distances avec son ex-leader a décidé de prendre fait et cause pour lui. Annoncé dans les prairies marron-beige, Sheikh Alassane Sène a porté son choix sur Idrissa Seck. C’est dire que le duel Macky-Idy aura bel et bien lieu…