Venu à Bujumbura défendre quatre putschistes présumés, l’avocat belge Bernard Maingain a été lui-même été accusé par le procureur, au moins verbalement, de complicité avec ses clients et récusé par la justice.
Bernard Maingain est-il véritablement poursuivi dans le procès des auteurs présumés du putsch des 13 et 14 mai au Burundi ouvert lundi à Gitega. Selon des sources proches du dossier, cet avocat belge, qui s’est rendu sur place pour défendre 4 des 28 suspects, a été au moins verbalement accusé par le procureur de complicité avec ses clients pour les faits qui leur sont reprochés, puis récusé.
De fait, « ce mardi matin [15 décembre], Bernard Maingain ne savait [toujours] pas précisément de quoi il est accusé », expliquait hier le quotidien La Libre Belgique, rappelant que l’avocat avait lancé un appel, avant l’ouverture du procès, pour que les Nations unies « [sécurisent] les défenseurs » des putschistes présumés.
Opération d’exfiltration
Me Bernard Maingain qui se dit « rapporteur sur les exécutions extra-judiciaires au Burundi », ne se cache pas d’avoir aidé en mai la société civile burundaise à exfiltrer du pays deux collaborateurs du général Adolphe Nshimirimana, ex-bras droit du président burundais Pierre Nkurunziza et ancien chef des services de renseignements, assassiné début août à Bujumbura.