Une salle pleine à craquer en France, où toutes les tranches d’âges étaient présentes pour voir et écouter « l’homme de la situation », tel qu’il est perçu par une certaine « intelligentsia » sénégalaise. Et l’homme a tenu un discours remarquable et présidentiel.
En somme, une tournée politique réussie, me diront les « sonkistes ». On n’en disconvient pas. Face à la réussite du meeting et dans ce brouhaha parisien, me lance un militant surexcité: « Sonko est déjà président ! ».
Ce propos de cet homme d’une soixantaine d’année, allumant son smartphone pour enregistrer le discours de Sonko, illustre bien la fusée Sonko, dont chaque fin de phrase de son discours est sanctionnée par des applaudissements du public, mais aussi par des « Allahou Akbar », « Allahou Akbar » de ce sexagénaire.
Voilà où nous en sommes. Nous Sénégalais, quand on aime, on se livre mains et pieds liés ; cœur et esprit hypnotisés. Mais Ousmane Sonko n’est pas dupe. En répondant à un confrère, il déclame ceci : « Je préfère quelque chose de structurel que le buzz. Parce que paraît-il, le buzz vient du ronronnement des abeilles ».
Le leader du Pastef a le mérite de changer la donne politique en s’intéressant aux questions relatives à l’orientation politiques, économiques, sociales etc… du pays. Une posture nouvelle aux antipodes d’une classe politique adepte de la politicaillerie, de la triche et de la somnolence.
Désormais, qu’on l’adore ou qu’on l’abhorre, Ousmane Sonko est une réalité politique avec laquelle il faut composer. Reconnaissons-lui le mérite d’entreprendre autre chose qu’une alternance dans la continuité.
Son discours simpliste qui tranche avec ce que nous connaissons jusqu’à présent fait qu’il se dégage du lot des acteurs politiques sénégalais. De ce fait, tout ce qu’il dit est pris comme parole d’Evangile par ses supporters. Et pourtant, il y a beaucoup à dire sur certaines de ses propositions. Mais ça, c’est autre chose que peu de ses adeptes sont prêts à entendre ou comprendre.
KMNGN