L’ancien président tchadien, Hissein Habré, a eu un enfant naturel avec une sénégalaise. Cette fille étudie actuellement en France, selon les révélations de Marcel Mendy, dans son livre : « Affaire Hissein Habré : Entre ombres, silences et non-dits ».
Invité de la matinale ’’Dakar direct’’, ce mercredi 28 novembre, l’ancien coordonnateur de la Cellule de communication des Chambres africaines extraordinaires (CAE) chargées de juger l’ancien président Tchadien, a tenu à préciser que « Hissein Habré n’a pas de femme sénégalaise mais il a deux épouses qui sont toutes les deux tchadiennes. »
Par contre, a-t-il indiqué, « il (Hissein Habré) a eu une relation avec une sénégalaise, sa voisine à Ouakam. Et de cette relation est née une fille ». « Hissein Habré a été chevaleresque dans son comportement parce qu’il n’a pas renié l’enfant, il l’a reconnu et lui a donné son nom, il s’en est occupé jusqu’à ce que l’enfant aille poursuivre ses études en France », conte Mendy. Qui d’après ses informations, Hissein Habré « continue de s’en occuper ».
L’ex-chef de l’État tchadien, Hissein Habré a été condamné en appel à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité par la Cour d’assises d’appel des Chambres extraordinaires africaines (CAE) présidée par le juge malien Ougadeye Wafi.
Serigne Mansour Sy avait juré…
S’agissant de sa publication, le journaliste et écrivain justifie qu’« après la partition judiciaire, il (lui) appartenait en tant qu’historien du présent, de raconter ce qu’ (il) a vu et entendu autour de ce dossier depuis que le Sénégal en a hérité par la volonté de l’Union africaine en 2006. »
« Beaucoup de choses se sont passées, narre-t-il. Mais j’ai en quelque sorte choisi les étapes les plus symboliques. D’abord, les prémices de cette affaire, les premiers contacts exploratoires de la part des victimes qui se sont approchées à l’époque de la RADDHO. La prise en charge du dossier par Me Boucounta Diallo, qui fut le premier avocat à intéresser de façon vraiment proche de cette affaire jusqu’au dépôt de la première plainte par un collectif des victimes. Il y a eu tout ces va-et-vient sous le régime Wade : Est-ce qu’on va juger, est-ce qu’on ne va pas juger ? Jusqu’à la condamnation du Sénégal par la Cour internationale de justice au tout début du magistère de Macky Sall. »
Evoquant « une affaire complexe », l’ancien conseiller technique en Communication au ministère de la Justice explique « qu’elle mêle la politique, la justice mais également la géostratégie. » D’abord de la politique, détaille-t-il, « parce que quand le Sénégal a été sollicité par l’Union africaine en 2006, le président Abdoulaye Wade, compte tenu de ses intérêts partisans et politiciens, ne voulait pas s’aliéner le soutien de certaines familles maraboutiques de la place, qui s’étaient opposés à tout jugement du dossier. Le défunt Khalife des Tidianes, Serigne Mansour Sy, avait juré que de son vivant, personne ne jugerait Hissein Habré. La famille omarienne soutenait également Hissein Habré. C’est ainsi que les choses ont traîné jusqu’à l’avènement de Macky Sall. »
A partir de là, explique-t-il, « l’autre difficulté, c’était l’impossibilité du Sénégal au plan juridique. Il y avait des obstacles objectifs qui empêchaient l’organisation du procès parce que les instruments n’étaient pas adaptés en son temps, ni le Code de procédure pénal et même de la Constitution.
Personnellement, Marcel Mendy garde un « goût d’inachevé », estimant que « l’instruction n’a pas donné les fruits escomptés parce qu’Hissein Habré n’était pas le seul inculpé dans l’affaire. Il y avait d’autres Tchadiens inculpés en même temps que lui. Malgré des mandats d’arrêt internationaux lancés contre ces personnes-là, on ne les a jamais vues dans la procédure alors qu’au moins deux étaient déjà en arrestation à Djaména en l’occurrence Younouss Saleh et Mahamat Djibrine dit El Jonto. »
emediasn