Un gymnasien de 18 ans a été condamné à Caen à trois ans deprison, dont deux ferme, pour avoir posté plus de 70 pages de tweets de soutien à l’État islamique.
Trois ans de prison, dont deux ferme. Voici la sentence dont écope un gymnasien de 18 ans pour avoir exprimé tout à la fois son soutien au Groupe Etat islamique et aux attentats de Paris sur Twitter. Il est également condamné pour avoir, sur le même réseau social, menacé de mort en mai 2015 l’imam de Drancy, considéré comme modéré.
«Mon plus beau souvenir du Bataclan, pété de rire», a écrit le jeune homme incarcéré depuis le 18 novembre, dans un post accompagné d’une photo. «Fusillade à Paname, mort de rire», «Paris mobilisé contre Daech, lol, ils peuvent rien faire» a-t-il aussi posté.
«Si c’est un délire, c’est un long délire», a lancé la procureure de la République de Caen, Carole Étienne, faisant allusion à la longue série de tweets postés depuis mai 2015 et après les attentats du 13 novembre. Le tribunal a suivi ses réquisitions.
Des milliers de Tweets
En six mois, le prévenu a posté plus de 70 pages de tweets, où il dit notamment «avoir un bac+ 5 préparateur de guerre civile» et invite à «faire craquer la France comme ils ont fait craquer nos pays».
Durant l’audience, le jeune homme a multiplié les «regrets», les «excuses», y compris à l’égard de l’imam. «C’était un délire, je le pensais pas du tout», a dit le jeune homme. «Je me suis créé un personnage. En réalité, je suis pas du tout comme ça (…) J’étais accro» à Twitter, a-t-il ajouté.
Pour son avocat, «c’est un gamin normal». «En dehors de Twitter, y a rien», a plaidé Me Jean-Charles Jobin. Entre mai et novembre, la justice n’a pas bougé parce qu’il n’«y a pas de danger», a-t-il poursuivi.