(Reportage) Sévère réquisitoire du maquillage surchargé par la gent masculine : certaines filles passent pour des poupées ou horriblement affreuses

(Reportage) Sévère réquisitoire du maquillage surchargé par la gent masculine : certaines filles passent pour des poupées ou horriblement affreuses

Les Sénégalaises aiment se faire belles, très belles, d’ailleurs. Et pour ce qui est du maquillage, elles passent pour des reines. Du fait de leur goût prononcé. Tout le monde leur reconnait ce titre. Dans plusieurs pays, les Sénégalaises sont prisées pour leurs doigts magiques, lors des cérémonies et autres événements.

Mais, depuis quelque temps, avec les tatouages sourcils, rouge à lèvres vifs, phare extravaguant, beaucoup se font peindre le visage chez n’importe quelle maquilleuse, au point qu’elles ressemblent plus à des poupées qu’à des êtres humains.

Résultat : certains maquillages surchargés sont si affreux qu’ils repoussent certains hommes. En atteste, à travers ce reportage de Actusen.com, ce sévère réquisitoire dressé contre la gent féminine qui apparaît, horriblement, maquillée.

Certaines femmes, aujourd’hui, préfèrent un maquillage simple, pas trop surchargé. Des fois, discret, mais classe. Dans les rues, on croise souvent des jeunes femmes ou filles, parfois des vieilles ayant l’air d’avoir vidé leur palette de maquillage en une seule fois. Elles apparaissent, horriblement, maquillées. On se demanderait si certaines habitent avec des aveugles au point qu’on ne puisse pas leur signifier que leurs maquillages soient affreux avant qu’elles ne sortent de chez elles.

Thiendou Touré : «ce n’est pas du tout agréable à voir »

Marché Hlm, un samedi matin. Après un déguerpissement, le lieu est moins encombrant qu’auparavant. On peut, aisément, faire ses courses sans se marcher dessus. Un vendeur de sacs nettoie sa marchandise. Ensuite, il l’étale pour attirer la clientèle. Le jeune homme, moins de la trentaine, s’active, plusieurs années déjà, dans cette place. Dans un Haut bleu clair pour homme, avec des ailes d’ange taguées dessus, il nous reçoit sous son stand gentiment. Thiendou Touré s’est mis dans un pantalon jean bleu  sur des sandales. Il a un style décompressé.

 «Elles sont complexées et ne sont pas fières de ce qu’elles sont naturellement. Elles bluffent, avec leurs regards charbonneux, avec trop de phare et des lèvres comme si elles ont versé de la peinture dessus. Ce n’est pas du tout agréable à voir. Tout excès est nuisible», lance-t-il  franc aussitôt qu’on évoque le rouge à lèvres.

Et il n’en a pas fini : «j’aime le maquillage, mais pas exagéré. Ma copine le fait, mais elle n’en abuse pas, sachant que je n’aime pas cela. Tout ça, c’est pour que les hommes les aiment plus. C’est désolant», peste-t-il.

imagesAmadou Talla : « j’ai un penchant pour les rouges à lèvres. Je n’y résiste pas »

A quelques mètres de notre précédent interlocuteur, on est dans un atelier de couture avec Amadou Talla.  C’est un apprenti-tailleur. Originaire de Linguère, il se débrouille à Dakar pour apprendre un métier. Après avoir raté ses études, nous dit-il. Lui, qui rencontre, chaque jour, des femmes au marché. Il pense qu’«une femme doit savoir attirer l’attention et la garder. Je suis d’accord qu’elles se mettent en valeur avec du maquillage, même si c’est ridicule, des fois. C’est être à la mode, hein», apprécie-t-il.

Encore à la fleur de l’âge, ce Linguèrois a l’allure d’un rappeur américain. Débardeur blanc, sur un panta-court flottant en mode Check très down, sur des baskets et casque pendu aux oreilles. Celui-là semble être un frimeur. Il insiste pour nous révéler un de ses fantasmes. « J’ai un penchant pour les rouges à lèvres. Je n’y résiste pas. Quand une cliente vient à l’atelier avec du rouge à lèvre, je ne peux pas rester tranquille. Je souris à-tout-va», confie-t-il, à cœur joie.

C’est pourquoi, bichonne-t-il : «j’achèterais beaucoup de rouge à lèvre pour  que ma femme en mettent tout le temps. De cette façon, je ne regarderais plus les autres dehors », affirme t-il.


b22655e54c134b550f512b8d06ed53090763d11932c9735ec19926501cc22fbfOumar Kane : «il n’y a rien d’attirant, avec les sourcils tatoués ; c’est comme si on était sur une autoroute »

De l’autre coté, Oumar Kane fait ses achats. Stagiaire dans une Société bien connue, il dit ne pas comprendre comment des femmes peuvent oser se défigurer, ainsi. On l’interrompt dans ses courses, pour connaitre ses impressions sur la tendance.

Elégamment habillé d’un costume gris, malgré la chaleur qui s’est installé aux environs de midi, sur des souliers assortis à la cravate noire. Le tout accompagné avec une sacoche pour homme à l’épaule. Sans oublier les lunettes qui lui donne l’air sérieux.

«Je suis étonné, quand je sors maintenant. On voit du maquillage excessif partout. Plusieurs femmes, même les vieilles, ont les sourcils tatoués, comme si on était sur une autoroute. Mais  il n’y a rien d’attirant. C’est chaque jour, Halloween pour certaines filles. Elles massacrent leurs sourcils comme des sorcières de dessins animés. Elles agressent en fin de compte », dit-il Oumar Kane.

« Le sourire est le plus beau maquillage qu’une femme puisse porter »

Poursuivant, il s’adresse aux femmes qu’il appelle “mes sœurs“. «Une femme ne doit avoir comme objectif d’attirer les hommes à tout bout de champ. Vous êtes précieuses avec des valeurs,  mes sœurs. Ne laissez pas n’importe qui accéder à vous. Le sourire est le plus beau maquillage qu’une femme puisse porter. Sachez-le !», prodigue-t-il à ses sœurs. Selon Oumar Kane, “il faut qu’elles aient confiance en elles ; oui, elles peuvent se maquiller, mais dans les règles et pas en massacrant leurs visages”.

Les hommes ne sont pas les seuls à désapprouver cette manière extravagante de se faire une beauté. Au finish, qui devient du gâchis. Le même soir en ville, on croise Fadima et Penda sur les allées du Centenaire.

Elles profitent du week-end, pour se balader un peu. Elles ont l’air complices puisqu’elles portent le même haut rose en dentelle, très en vogue chez les jeunes filles. Elles se tiennent aussi les mains.

8ab82ed1674cffc8dc29c4c50e4bdf01Penda : “j’ai appris à me maquiller, avec des tutoriels, des professionnelles m’ont montré les produits qui vont avec mon teint, mes yeux, mes lèvres etc”

Le maquillage chargé, nos interlocutrices n’apprécient guerre. «Une femme doit être originale, elle doit savoir se mettre en valeur, avec ou sans maquillage. Si elle opte pour le maquillage, parce qu’il y en a qui sont coquettes, elle doit le faire avec modération. Connaitre le Make-up qui te va, au lieu d’utiliser tout ce qui te passe sous la main », prône Fadima, taille fine, dans un jean délavé bleu, avec des strass sur les côtés.

Quant à sa copine Penda, elle est d’avis qu’«un maquillage feuss (extravagante) change toute ton allure. Les gens ont même une mauvaise impression de toi”. “On doit se maquiller, avec modération. C’est pour attirer en quelque sorte, mais à l’extrême, ça repousse», explique la jolie demoiselle.

 Teint noir d’ébène avec un maquillage glamour qui lui va à merveille, Penda nous apprend qu’il y a tout un  chemin à suivre pour trouver le bon make-up pour son visage. «J’ai appris à me maquiller, avec des tutoriels, des professionnelles m’ont montré les produits qui vont avec mon teint, mes yeux, mes lèvres etc. il faut toujours demander conseil, pour ne pas se faire un  maquillage raté de A à Z », explique-t-elle.

Réquisitoire de Pa Abou, vieil homme : “les animatrices des Chaînes de Tv sont plus proches des poupées que des personnes” 

Sur notre passage, nous tombons sur un vieil homme. Il attend un bus, pour rentrer chez lui. Il vient de passer la journée chez son frère à la Médina. Interpellé sur le phénomène, il lâche : «dama waarou” (je suis ahuri). Celles qui passent à la télé sont des mauvaises exemples pour nos filles. Elles veulent les ressembler, or elles n’ont pas les mêmes conditions de vie. Les animatrices sont plus proches des poupées que des personnes », fustige-il.

Pa Abou, dans son grand boubou blanc, bonnet sur la tète, enchaîne : «les Sénégalaises exagèrent dans tout. C’est comme dans l’habillement. Elles dépassent même les Américaines. On voit toutes sortes de styles désagréables, à la fin. Elles doivent comprendre qu’on n’a pas besoin de trop en faire pour être aimées.  La femme ne doit pas être obscène par le maquillage pour se faire remarquer »,  flanque-t-il… A bon entendeur, Actusen vous a prévenu…

Aissata BATHILY (Actusen.com)

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