L’attribution provisoire à Suez de la gestion par affermage du service public de production et de distribution d’eau potable en milieu urbain et péri-urbain au Sénégal, est sujette à polémique. Directeur de l’Administration générale et de l’Equipement du ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, Mamadou Diokhané a apporté des explications sur le choix de l’entreprise française au détriment de la Sde et de Veolia Cge.
D’emblée, le président de la Commission des marchés a affirmé que la différence réside dans l’offre technique et financière. A « la troisième étape du processus, les candidats devaient déposer en même temps leurs offres techniques et financières. Lesquelles ont été passées en revue par un comité d’évaluation des offres qui devait revoir aussi les offres techniques mises à jour et les offres financières par rapport aux critères de qualification technique et financière sur tous les aspects et voir leurs cohérences », a soutenu Mamadou Diokhané. Et à l’issue de cela, poursuit-il, « le comité se réunit sur la base des remarques et des observations des non-conformités de l’attribution provisoire à la Commission des marchés qui peut l’adopter comme il peut ne pas l’adopter ». Le directeur de souligner que dans ce cas, ce comité a été très ouvert, car les différentes structures de l’Etat ont été représentées. Le comité, dit-il, a également fait appel à d’autres experts nationaux qui les ont accompagnés dans le processus afin de proposer un rapport précis.
Le président de la Commission des marchés a indiqué que dans cette attribution en faveur de Suez, « on parle d’une offre économiquement la plus avantageuse ». Ce qui est différent, d’après lui, avec les marchés publics habituels comme les ceux des travaux ou de fournitures où on peut parler de l’offre la moins-disante.
Toutefois, Mamadou Diokhané a renseigné qu’ils n’ont pas le droit de divulguer, à l’état actuel du processus. Non sans faire remarquer : « Nous sommes régis par les dispositions du Code des marchés publics qui impose à l’autorité contractante de publier l’avis d’attribution dans un journal à grand tirage et d’informer les candidats. Maintenant, il est libre, aux candidats, dans les 5 jours qui suivent la publication, de faire un recours gracieux dans lequel, le requérant a la latitude de demander à l’autorité contractante quelles sont les raisons qui motivent le rejet de son offre. »
A ceux qui soutiennent qu’il y a eu un renversement de la situation puisque le ministre Mansour Faye avait déclaré que la Sde était en pole position, le président de la Commission des marchés a laissé entendre : « Quand les candidats déposent leurs offres, la commission ouvre les offres devant eux et les lit publiquement pour que nul n’en ignore. Le ministre n’a parlé de ce qui a été lu en termes d’offre financière. Si c’était uniquement ces dernières qui étaient déterminantes, on aurait attribué le même jour ou le lendemain, mais il fallait passer en revue. Cette offre-là est adossée à un compte d’exploitation prévisionnelle à des états financiers, à des considérations techniques. Le tout avec le cadre législatif et réglementaire. »