L’image inspire à la fois pitié et honte. Un apprenti de car rapide s’arrête en pleine circulation au milieu du trafic pour uriner sur la route en toute tranquillité avant de monter sereinement sur le véhicule de transport en commun.
L’image affole les réseaux sociaux sénégalais. C’est ça l’image du Sénégal qu’on ne se voile pas la face. Un pays où le “je m’enfoutisme” est érigé en règle au vu et au su de tous, sous le regard impuissant et parfois complice des autres. Si cet énergumène avait reçu une correction mémorable de la part des passants qui l’ont pourtant laissé faire son “crime”, il ne l’aurait plus jamais refait de sa vie. Mais, nous sommes dans une société hypocrite. C’est toujours après qu’on crie au scandale et là c’est déjà trop tard.
Le souvenir du Jola reste intact dans les mémoires des Sénégalais qui au lendemain de cette catastrophe s’étaient résolus à éradiquer pareils comportements de leur quotidien. Mais la leçon n’a pas été retenue. Aujourd’hui plus que jamais les Sénégalais sont encore plus indisciplinés. De quoi susciter une profonde introspection.
Qu’un dirigeant comme Barack Obama dirige le Sénégal tant que les gens seront toujours indisciplinés, on n’ira nulle part. Mais dommage cette indiscipline existe dans tous les compartiments à tous les niveaux. Que ce soit dans l’administration, à l’école, à l’université, au marché, dans les foyers, à la mosquée, bref partout dans notre société. L’heure est grave dans un contexte où notre Sénégal s’achemine vers des échéances décisives, la Présidentielle.
Des pays comme la Chine, le Japon, ou encore plus près de nous le Rwanda ne se sont pas développés sur un coup de baguette magique où a la faveur d’un miracle mais grâce au travail et à la DISCIPLINE. Tant qu’on continuera à ériger l’indiscipline en règle, tant qu’on insultera les chefs religieux sur les réseaux sociaux, tant qu’on violera les règles de code de bonne conduite, tant qu’on urinera dans la circulation le pays n’ira nulle part.
*journaliste spécialiste
en communication