AFFAIRE SHEIKH ALASSANE SENE » TAREE YALLAH » OU SHASTY : LE FILM D’UN COMPLOT D’ETAT ?
Tout est parti le vendredi 13 février 2015, un sms nous dit-on, « commandé » depuis le palais, et qui a fait trembler les services secrets de l’Etat, et leurs démembrements. Cette thèse est-elle réellement crédible? Voici le récit d’une affaire judiciaire qui fera parler d’elle dans plusieurs décennies!
Rappelons-le, l’émission « Mudhammatan » que Sheikh Alassane Sène animait sur les réseaux sociaux et qui s’attaquait aux errements et à l’incapacité de nos actuels dirigeants à gouverner ce pays, avait créé une vive tension à la présidence.
Tous les lobbys autour du Président et de son épouse s’étaient levés comme un seul « agresseur », pour liquider Sheikh Alassane Sène ou le faire taire par tous les moyens illégaux.
Pour eux, il n’était plus question que quelqu’un s’attaque au régime et à ses procédés, fut-il un religieux ou un leader d’opinion de quelque bord qu’il puisse émaner.
Il fut alors interpellé ce même vendredi, Anna Semou l’ex directrice de la police était alors aux commandes. Elle ordonna au commissaire Yague, très proche ami du couple présidentiel à faire la lumière sur cette affaire au parfum de scandale et de complot. Son second, le commissaire Ndiaré Sène (limogé il y a quelques semaines) se charge alors de l’opération, et en expérimenté, découvre le lendemain, après une enquête minutieusement menée (géolocalisation, borne de communication, témoins à décharge, écoutes téléphoniques, etc.), que Shasty était innocent, et exempt de tout reproche dans cette affaire, alors qu’il venait de passer sa première nuit au commissariat central dans des conditions que nous avons décidées de taire par respect à la dignité humaine.
Alors, il est relaxé, mais rebondissement de l’affaire, cinq heures plus tard, quand le Président eut écho de sa libération et de sa disculpation, le procureur général Lassana Diaby monte au créneau et désavoue le procureur de la République Serigne Bassirou Gueye. Il ordonne alors de convoquer à nouveau Shasty sans délai, opération supervisée par le ministre de l’intérieur Abdoulaye Daouda Diallo, himself. L’Etat aurait de nouvelles informations qui seraient tombées du ciel, et qui prouveraient à suffisance que Sheikh Alassane Sène était bel et bien la clef et le cerveau de l’affaire, une thèse qui émeut tous les hommes doués de raison et épris de justice, avec un grincement de dents dans toutes les structures qui défendent la liberté d’expression.
Quand il apprit que sa maison est encerclée une seconde fois, alors qu’il était en train de célébrer un mariage ailleurs, il partit de son propre gré à la Dic à la grande surprise du commissaire Yague et de tous ses agents.
Ils seront tous impressionnés par le calme et la sérénité de l’homme, même si ce qu’on lui reprochait était gravissime. Les agents de la Dic (division des investigations criminelles), qui avaient menés l’enquête jusqu’à son terme et qui l’avaient blanchi, ont été surpris de le revoir dans leurs locaux, pour la même affaire.
Alors, ils se sont dit que quelqu’un cherchait à satisfaire les désirs et caprices de leurs hautes autorités hiérarchiques, quel qu’en serait le prix
Et pour quelqu’un qui gère sa carrière, il ne dira jamais non, face à de telles opportunités. Après 16 heures d’audition, sheikh Alassane Sène reste en garde à vue jusqu’au mardi 17 février, date à laquelle il sera présenté devant le juge du premier cabinet Mahawo Semou Diouf…Le face à face n’aura finalement pas lieu. C’est au lendemain 18 Février, qu’il eut finalement lieu, et dans un temps éclair, il est placé sous mandat de dépôt avec comme charges retenues, actes tendant à troubler l’ordre public, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’Etat et bien entendu actes de terrorisme par intimidation. Il est alors conduit à la cave du tribunal où le responsable Mr Ba, de l’administration pénitentiaire lui mène la vie dure, avant de donner ordre de le transférer à Rebeuss.
Ironie du sort, sheikh Alassane Sene y fera un bref séjour d’une heure de temps, avant d’être conduit nuitamment à la MAC du Cap Manuel.
Selon nos sources, il serait très difficile à la justice du Sénégal de le relaxer, car son cas est surveillé de très près par le palais de la République, ses faits et gestes sont contrôlés, évidemment qu’il est un DPS (dossier particulièrement surveillé). Et même la première dame se mêlerait de l’affaire, avec ses jeunes frères qui ne cessent, à tout bout de champ, de calomnier shasty ou de le traiter de lâche, car disent-ils que c’est lui qui a le premier insulter leur sœur, ce qu’ils ne sauraient tolérer. Et cette intrusion sème la confusion, de nulle part nous n’avons constaté des injures proférées par shasty à l’encontre de ka première dame!
Depuis le 16 juillet dernier, le juge avait clôturé l’instruction, et selon le code de procédure pénale, le parquet n’avait que 15 jours pour présenter son réquisitoire définitif. Mais seulement, ce n’est qu’après plus de 100 jours, qu’il se manifeste, après plusieurs demandes de réquisitoires supplétifs introduites au premier cabinet, pour enfin, demander au juge instructeur, son renvoi devant un tribunal.
Et depuis lors, il fait (le parquet général) une pression terrible pour que le juge le suive dans sa requête aux fins de renvoi.
Quand parlerons-nous de séparation de pouvoir au Sénégal ?
Pourquoi la justice de notre pays se laisse instrumentaliser par le pouvoir exécutif ?
Pourquoi vouloir priver de parole, quelqu’un dont les idées sont contraires aux vôtres ?
Comment ses deux amis, Macky Sall et Shasty, en sont arrivés là ?
L’argent, le pouvoir, les principes éthiques ou les points de vue politiques divergents, sont-ils à l’origine de leurs désaccords, qui a conduit l’un à amener l’autre en prison ?
Dans cette malheureuse situation de conflit, des deux parties, qui en sort gagnant et qui en sort perdant?
Pourquoi la première dame et ses frères s’acharnent sur Sheikh Alassane Sène?
Et pourquoi le ministre Abdoulaye Daouda Diallo a accepté de faire le sale boulot dans cette affaire, en fournissant fréquemment au chef de l’Etat de faux bulletins de renseignement?
Le juge Samba Sall usera-t-il de l’impartialité qu’on lui connaît pour liquider cette affaire d’une telle inconvenance qu’il a héritée de Mahawo Semou Diouf, ce dernier, récompensé il y a peu de temps pour sa fidélité au Chef de l’Etat?
Autant de questions qui devraient interpeller la conscience collective, car au-delà de l’affaire appelée désormais « affaire Sheikh Alassane Sène », d’autres cas de détention arbitraire fragilisent la crédibilité de la justice sénégalaise.
Et cela ne fait qu’accroître l’indignation du peuple, qui plus est, souffre de la léthargie du pouvoir en place, et des différents fronts qu’il a ouvert, qui a cassé malheureusement les maillons du dialogue social. Et si de tels faits ne seraient que hérésie, alors vivement que le dossier de shasty et de tant d’autres dossiers similaires soient vidés, et cela, pour l’unique crédit du pouvoir judiciaire incarné jusque-là par des juges au parcours souvent ……
Absa Diop pour Xibaaru