Moussa Baldé, président du Conseil départemental (Pcd) de Kolda et par ailleurs directeur général de la société de développement agricole et industrielle (Sodagri), en tournée dans la région de Sédhiou, a annoncé un programme de 4 milliards pour booster la riziculture. Il a fait cette annonce à Safane dans le département de Goudomp où il prévoit d’importants aménagements. Seneweb l’a rencontré et a abordé avec lui d’autres sujets. (Entretien)
Monsieur le Dg Sodagri, dans quel cadre s’inscrit votre déplacement ici à Safane ?
Nous sommes en tournée dans nos différentes zones d’interventions pour constater de visu l’état de nos surfaces rizicoles. Depuis Anambé dans le Kolda jusqu’ici à Goudomp dans le Sédhiou, la situation est très satisfaisante. Le riz est partout en maturité car, cette année, il ne souffre pas d’un déficit pluviométrique. L’espoir d’avoir des récoltes abondantes est donc permis.
Les producteurs ont égrené un chapelet de doléances. Avez-vous la solution à leurs préoccupations ?
Nous avons une approche orientée vers les groupements d’intérêt économique (Gie). Il est vrai que les producteurs n’ont pas de moyens mais s’ils s’organisent en Gie, ils peuvent être équipés en matériels agricoles et se permettre d’aller vers la vente de semence (pour) l’autosuffisance en riz. D’ailleurs sur ce sujet, j’ai le plaisir de leur annoncer que la Sodagri qui se déploie dans la région depuis 2 ans, s’est engagé à encadrer et à appuyer les producteurs en attendant les grands aménagements pour lesquels nous avons un programme de 4 milliards.
Le projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (Pariis) dont la Sodagri aura la maitrise d’ouvrage déléguée, aura pour objectifs d’aménager les vallées, d’appuyer les producteurs pour l’acquisition de matériel agricole, de désenclaver les zones de productions, de contribuer à l’autosuffisance en semences. Bref, ce programme permettra aux producteurs du département de Goudomp d’importer les merveilles de l’Anambé.
Ce qui fera de Kolda ou de la Casamance une région émergente ?
Avec le plan Sénégal émergent, le président Macky Sall a posé des jalons pour que le pays se mette sur les rampes du développement. Comme j’ai l’habitude de le dire, la croissance contrairement à ce qu’on disait, se mange avec l’avènement de Macky Sall. En investissant dans les programmes d’autosuffisance en riz, pour que Kolda nourrisse Kolda, la croissance se mange, elle se mange en redistribuant l’argent à des familles démunies, dans le cadre des bourses familiales.
En 2012, on comptait sur le bout des doigts le nombre de tracteurs dans la région. Aujourd’hui nous en avons une quarantaine juste dans le bassin de l’Anambé au début de l’hivernage 2017. Avant 2012, il y avait une psychose chez les éleveurs qui cherchaient à s’armer contre les voleurs de bétail. Aujourd’hui, la sécurisation du bétail est une réalité grâce aux mesures prises par le président de la République. Je ne citerai pas le vaste programme de désenclavement de la région, ni la couverture maladie universelle. Ce souci d’un développement inclusif dans la cohésion nationale me pousse à inviter les Koldois à faire un bloc pour continuer cette aventure heureuse avec le président Macky Sall.
L’Apr avait perdu la commune de Kolda aux élections législatives. L’heure est-elle à la réconciliation comme l’a si bien demandé le président ?
Nous avons gagné le département de Kolda avec plus de 6.500 voix mais il est aussi vrai que nous avons perdu la commune avec deux mille voix environ. L’analyse que nous en avons fait est qu’il y a eu un manque de cohésion d’abord entre responsables apéristes d’une part ; et d’autre part entre apéristes et responsables de la coalition. C’est pourquoi d’ici la fin de l’année 2018, nous travaillons à ce qu’il y ait une unité d’actions claires entre les différents responsables.
L’objectif, c’est de d’œuvrer pour une victoire commune dans toutes les 15 collectivités locales du département. Il est clair que pour l’instant, nous n’avons pas encore une stratégie bien définie mais tout le monde est prêt à discuter, à harmoniser pour répondre favorablement à l’appel à l’unité et la cohésion du président de la République. Il nous a instruits d’éviter de perdre en voulant gagner tout seul. L’avantage que nous avons en 2019, c’est qu’aucun d’entre nous n’est candidat. Il y a un seul candidat, c’est Macky Sall. Il y a un seul objectif, c’est de le réélire dès le premier tour. Notre devoir est de lui offrir un des meilleurs scores soit plus de 65%. Bref il vaut mieux gagner avec des gens qu’on n’aime pas plutôt que de perdre tout seul.