Révélations sur révélations, Clédor Sène n’y est pas allé par quatre chemins pour confier sa part de vérité à Ahmed Aidara. Invité de l’émission «Sen Jotay», reprise par Actusen.com, Clédor Sène s’est remémoré les années 88 et 93 au Sénégal.
Parlant des élections de 1988, il s’est rappelé que c’était pour combattre le régime d’Abdou Diouf, car la population avait soif d’un changement, qu’il avait décidé d’entrer dans la danse.
«C’est la veille des élections que Abdoulaye Wade, Abdoulaye Bathily, Amath Dansokho et compagnie ont été envoyés en prison. Nous avons perpétré un attentat à la voiture piégée pour faire libérer tous ces opposants», dit-il, avec fermeté à Ahmed Aidara. L’objectif était, dit-il, «de changer de régime, car il n’y avait plus de démocratie…». Après une brève hésitation, Clédor Sène s’est ensuite appesanti sur l’affaire Me Sèye pour faire de graves révélations.
De 1993 à 2017, dit-il, 22 années se sont écoulées, mais «les gens ne peuvent pas percer le mystère sur l’affaire Me Sèye alors que tout cela a déjà été jugé. Depuis ma sortie de prison en 2002, cette affaire intéresse au plus haut point les Sénégalais parce qu’elle est louche», crache t-il sans détour.
Pour mieux comprendre ses propos, Clédor Sène invite l’animateur de la Sen Tv à partir du début. «Si les gens veulent comprendre, il faut partir du début, en 93 nous avons fait un code électoral consensuel, car il y avait trop de triche. Alors que le délai pour la proclamation des résultats provisoires était dépassé, le juge Kéba Mbaye a écrit une lettre au Président de la Commission électorale, qui avait refusé de proclamer les résultats, avant de soumettre cette question au Conseil constitutionnel..», a-t-il expliqué en détail.
S’arrêtant un moment pour faire des remarques, Clédor Sène explique : «vous, les journalistes, devez faire des investigations poussées sur cette histoire politique du Sénégal». Et d’ajouter : «le Conseil Constitutionnel a finalement proclamé Abdou Diouf gagnant avec 60% au premier tour. Il faut aussi se rappeler qu’il y avait eu un état d’urgence en 88 et c’est dans tout ce contexte qu’a eu l’assassinat de Me Babacar Sèye…».
Poursuivant, il s’attaque au jugement qui l’a envoyé en prison pendant des années. A ce titre, Clédor Sène dira : «pour quelqu’un qu’on accuse d’avoir tué un magistrat, on ne peut même lui infliger la peine de mort ou la perpétuité, alors qu’à l’époque, il y avait la peine de mort». Son étonnement a été plus grand dit-il quand le juge a voulu lui faire bénéficier de circonstances atténuantes.
Ndèye Awa BEYE (Actsuen.com)