« La Françafrique, c’est un mythe. Mais c’est vrai qu’il y a beaucoup de gens qui pensent en Afrique que la France occupe trop de place », a déclaré mardi matin M. Zinsou sur la radio France inter. « La vraie situation, c’est que la France a perdu pas mal de terrain en termes de parts de marché, en termes d’influence », a poursuivi Lionel Zinsou, en soulignant l’entrée en force sur le continent des pays émergents, Chine en tête.
L’Afrique, « une puissance qui a sa dynamique propre »
« Nous avons eu des réseaux de domination qui ont duré plus longtemps que la période de la colonisation et se sont étendus dans les premières années de l’indépendance », a-t-il jugé. « Mais désormais, l’Afrique est en soi une puissance qui a sa dynamique propre et donc les rapports de domination et d’exclusive sont des choses qui n’existent plus qu’à l’état résiduel et folklorique. » Le Premier ministre béninois a d’autre part affirmé que la France a évolué : « Pour elle, les plus importants des pays en termes d’investissements en Afrique sont le Nigeria, l’Afrique du Sud qui sont en dehors du pré carré français constitué des anciennes colonies francophones. »
Défense du franc CFA
Lionel Zinsou a par ailleurs pris la défense du franc CFA, accusé par certains politiques et économistes africains de freiner le développement de l’Afrique. « C’est une monnaie stable, prévisible dont la parité est fixée sur l’euro », a-t-il détaillé en estimant que la plupart des pays cherchent à avoir une parité fixe avec leur premier partenaire commercial. « Ce que les gens ne supportent pas, c’est l’idée que le Trésor français continue de gérer une partie -d’ailleurs très minoritaire- des réserves extérieures des pays de la zone franc », a-t-il estimé.