Fatou Diatta, sa fille Ndèye Cambaye et sa belle-fille Fatou
Avant-hier, mardi, Fatou Diatta, sa fille Ndèye Cambaye et sa belle-fille Fatou Diakhaba ont été traînées devant le tribunal des flagrants délits de Pikine pour coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité temporaire de travail de 30 jours au préjudice de Mame Diarra Fall, leur voisine. Ndèye Cambaye a été condamnée à 3 mois de prison dont 20 jours ferme, tandis que sa mère Fatou Diatta a écopé de 1 mois assorti du sursis. La belle-fille Fatou Diakhaba, elle, a été relaxée. Au cours d’une altercation, elles s’étaient attaquées à la victime à qui Ndèye Cambaye a asséné un violent coup de banc sur la tête qui l’a fait s’évanouir.
Une banale histoire d’enfants a conduit, avant-hier, mardi, Fatou Diatta, sa belle-fille Fatou Diakhaba et sa fille Ndèye Cambaye devant le juge des flagrants délits de Pikine. Au mois de juillet dernier, elles s’étaient ruées sur Mame Diarra Fall, qu’elles ont sauvagement battue, avant de lui fracasser la tête. En effet, de la genèse des faits, il résulte des débats que les petits-fils de Fatou Diatta s’étaient rendus au domicile de la plaignante Mame Diarra Fall pour y jouer. Mais, les enfants ont été chassés de la maison par la victime.
Furieuse, Fatou Diatta est allée lui demander des comptes à Mame Diarra Fall. Des échanges houleux s’invitent, le ton monte des deux côtés, les insultes fusent de partout et, la vieille Fatou Diatta envoie une gifle à Mame Diarra Fall. Conséquence : une violente bagarre éclate entre elles. Mais, l’histoire ne s’est pas arrêtée là, car Fatou Diakhaba, belle-fille de Fatou Diatta, s’est ruée sur la victime en lui donnant des coups. Pis, sa fille Ndèye Cambaye est entrée elle aussi dans la danse, s’emparant d’un banc avec lequel elle a donné un coup à Mame Diarra sur la tête. Sur le coup, celle-ci est tombée dans les pommes.
La tête fracassée, elle est conduite à l’hôpital où, examinée, l’homme de l’art a conclu dans son certificat médical qu’il y avait des hématomes de 10 cm sur la tête, un front gonflé, une joue blessée et un cou dont les mouvements sont limités. Après un scanner crânien à 40.000 F, elle s’est retrouvée avec une incapacité temporaire de travail de 20 jours, portée à 30 jours lorsque son cas s’est aggravé.
Après une plainte, Fatou Diatta, Fatou Diakhaba et Ndèye Cambaye sont déférées au parquet pour coups et blessures volontaires. Si Fatou Diatta et Fatou Diakhaba sont mises en liberté provisoire, Ndèye Cambaye quant à elle, a été placée sous mandat de dépôt depuis le 27 juillet dernier.
la plaignante Mame Diarra Fall : «Ndèye Cambaye m’a frappée sur la tête et je me suis évanouie. Sa mère Fatou Diatta m’a giflée. J’ai mordu Fatou Diakhaba»
Cette affaire a atterri une première fois au tribunal de Guédiawaye avant que celui de Pikine n’en hérite. Lors de sa première comparution devant la juridiction, la plaignante Mame Diarra Fall peinait à tenir debout sur ses jambes et avait été soutenue par deux individus pour rejoindre la barre. Mais avant-hier, elle semblait aller mieux lorsqu’elle était face au juge. Interrogée, elle est revenue sur les faits : «je me suis battue avec Ndèye Cambaye qui m’a frappée sur la tête avec le banc et je me suis évanouie. Sa mère Fatou Diatta m’a giflée. J’avoue que j’ai mordu sa belle-fille Fatou Diakhaba, qui s’est ruée sur moi lors de la mêlée», a déclaré la plaignante Mame Diarra Fall.
La prévenue Ndèye Cambaye nie tout
La prévenue Ndèye Cambaye, qui avait pourtant reconnu à l’enquête lui avoir asséné le violent coup à la tête, s’est rétractée face au juge. «Elle a insulté ma mère à cause des jouets des enfants. C’est vrai que je me suis battue avec elle, mais je jure que je ne lui ai pas donné un coup de banc sur sa tête. Par contre, elle m’a blessée au cou», s’est-t-elle disculpée.
La mère Fatou Diatta dément et regrette
Sa mère Fatou Diatta de renchérir : «Je jure que je ne lui ai pas donné une baffe. J’ai tout simplement fermé sa bouche à l’aide de la main lorsqu’elle s’est mise à hurler, pour la faire taire. J’avoue que j’ai commis une erreur et je ne le referai plus», a déclaré la dame née en 1958. Sa belle-fille Fatou Diakhaba, qui avait reconnu à la police avoir giflé la victime, s’est complètement dédite. «Lorsque la bagarre a éclaté, j’étais sur le lit. C’est après avoir entendu du bruit que je suis allée m’enquérir de la situation. Et une fois sur les lieux, je lui ai demandé de me donner la calebasse pour éviter qu’elle se casse et rien d’autre. N’empêche, elle m’a mordu la main», a-t-elle précisé.
Tout est faux, a pour sa part déclaré Bintou Ndiaye la mère de la partie civile. «Je n’ai pas besoin de les traîner dans la boue, vu qu’elles sont mes voisines. C’est Ndèye Cambaye qui lui a infligé le coup sur la tête avec le banc. Subitement, ma fille est restée inconsciente. Elle ne pouvait plus rien faire durant 1 mois. Elle ne pouvait même pas allaiter son enfant. Depuis cette bagarre, elle n’arrête pas de piquer des crises, alors que cela ne lui est jamais arrivé auparavant. C’est à cause du coup qu’elle a reçu», a-t-elle confirmé.
A sa suite, l’avocat de la partie civile, Me Boubacar Dramé, a estimé que c’est des faits d’une extrême gravité. Selon Me Dramé, sa cliente est une personne vulnérable comme les enfants et autres que la loi protège «et peu importe qui l’a attaquée». Au regard de cela, il a réclamé 2 millions de dommages et intérêts et aussi sollicité qu’elles soient toutes retenues dans les liens de la prévention.
Pour sa part, le procureur a requis la relaxe pour Fatou Diakhaba. Pour ce qui est de Fatou Diatta, il a requis 1 mois avec sursis à son endroit. Et en ce qui concerne sa fille Ndèye Cambaye, la parquetière a requis 1 mois de prison ferme. D’autant plus que, de son avis, elle a visé une partie vitale du corps de la victime, à savoir la tête. D’ailleurs, indique le substitut du procureur, elle aurait pu être poursuivie pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Du côté de la défense, Me Sy a plaidé l’excuse de provocation, du fait que sa cliente a riposté à l’attaque de son antagoniste. Le conseil a demandé au juge de retenir l’excuse de provocation et de lui faire une application bienveillante de la loi.
Le tribunal, rendant son délibéré, a relaxé la belle-fille Fatou Diakhaba, a condamné Fatou Diatta à 1 mois de prison assorti du sursis et sa fille Ndèye Cambaye à 3 mois de prison dont 20 jours ferme. Vu qu’elle a été placée en détention préventive le 27 juillet dernier, elle recouvre la liberté aujourd’hui. Aussi, ces deux dernières nommées doivent payer solidairement le montant de 300.000 F à la victime pour ses intérêts civils.