Les autorités tunisiennes ont annoncé être à la recherche de trois hommes en lien avec l’attentat suicide meurtrier contre la sécurité présidentielle mardi à Tunis, promettant une récompense financière pour toute information menant à leur arrestation. Le ministère de l’Intérieur a publié vendredi soir un avis de recherche avec les photos des trois hommes, indiquant qu’il s’agissait d' »éléments terroristes dont l’enquête préliminaire a prouvé la relation avec l’explosion contre le bus de la sécurité présidentielle ».
Ils ont été identifiés comme Hassan Ben Khalifa Bouchiba et Houcine Ben Khalifa Bouchiba, des jumeaux de 24 ans habitant à Tataouine au sud du pays, et Walid Ben Mohamed Ali Yousfi (31 ans), habitant le même quartier que l’auteur de l’attentat. Contacté par l’AFP, le ministère n’a pas fourni davantage de détails sur leur rôle présumé.
Dans son communiqué, il a précisé qu' »une importante récompense financière » serait remise à « toute personne fournissant des informations menant à leur arrestation ».
L’attentat, qui a tué 12 agents de la garde présidentielle, a été revendiqué par le groupe Etat islamique (EI), déjà responsable de deux attaques majeures cette année en Tunisie: la première au musée du Bardo à Tunis en mars (22 morts) et la deuxième en juin à Sousse dans l’est du pays (38 morts).
Les autorités ont, dans la foulée de l’attentat contre la sécurité présidentielle, réinstauré l’état d’urgence pour 30 jours dans tout le pays, imposé un couvre-feu nocturne dans le Grand Tunis « jusqu’à nouvel ordre » et fermé la frontière terrestre avec la Libye pour 15 jours.
Depuis mardi, le ministère de l’Intérieur a annoncé des centaines de perquisitions et des dizaines d’arrestations, dont « 41 individus soupçonnés d’appartenir à une organisation terroriste » interpellés dans la nuit de vendredi à samedi.
La Tunisie fait face depuis sa révolution en 2011 à un essor de la mouvance jihadiste, qui a tué plusieurs dizaines de policiers et de militaires ainsi que des civils dont des touristes. Un berger de 16 ans a été décapité par des jihadistes au nom de l’EI le 13 novembre.
Les autorités ont en outre confirmé que l’auteur de l’attaque de mardi, un vendeur ambulant de 26 ans nommé Houssam Abdelli, avait été arrêté en août pour possession de « livres religieux » et « orientation religieuse extrémiste », avant d’être relâché par la justice par manque de preuves.
Dans un communiqué publié samedi par le ministère de la Justice, le parquet de l’Ariana, dont dépend le domicile du kamikaze, a répliqué que les livres saisis étaient des ouvrages « religieux ordinaires » selon l’enquêteur.
Houssam Abdelli avait assuré ne pas avoir l’intention de se rendre dans des zones de conflit et avait été décrit par les forces de l’ordre comme « simple d’esprit », selon le communiqué. Le parquet a aussi assuré avoir souligné à l’époque la nécessité d' »un suivi continu du jeune homme », ajoutant que le procès-verbal ne lui était parvenu que le 26 novembre au soir, soit deux jours après l’attentat.
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