La Coupe du monde est souvent un juge de paix dans l’attribution au Ballon d’Or. Malgré des bonnes performances et des statistiques intéressantes avec la Juve, c’est surtout pour son bon Mondial 1998 et ses deux buts en finale face au Brésil que Zinédine Zidane a recueilli les suffrages pour son seul et unique Ballon d’Or. Idem pour Fabio Cannavaro avec l’Italie en 2006. Les exemples sont légions et il ne s’agit pas de tous les énumérer. France Footballayant récupéré l’attribution exclusive de son Ballon d’Or après la fin de son partenariat avec la FIFA, la Coupe du monde risque d’être (de nouveau) déterminante sur les votes des journalistes internationaux.
Après dix ans d’hégémonie partagée, Cristiano Ronaldo et Lionel Messi semblent plus que jamais sur le point de laisser la place à un autre lauréat. Surtout pour l’attaquant argentin qui, malgré une excellente saison statistiquement parlant avec le FC Barcelone et le titre de meilleur buteur européen à la clé, ne laisse pas la même sensation de domination qu’au début des années 2010. Son Mondial « raté » avec l’Argentine et une Ligue des Champions poussive avec le Barça semblent être des critères rédhibitoires. Pour Cristiano Ronaldo, la donne est différente. Passage en revue des prétendants au Ballon d’Or 2018.
CRISTIANO RONALDO
Comme évoqué plus haut, CR7 n’est pas hors course pour le Ballon d’Or, loin de là. Après un début de saison 2017-2018 très compliqué (souvenez-vous quand il bloquait à 4 petits buts en Liga), le Portugais a mis un coup d’accélérateur. Résultat des courses, il a terminé deuxième du classement des meilleurs buteurs européens avec 44 buts en 44 matches, juste derrière… Leo Messi (45 buts en 54 matches). Ajouté à cela une campagne de Ligue des Champions fantastique, avec sacre à la clé, un début de Coupe du monde 2018 retentissant et dans les esprits s’imprime le fait que quintuple Ballon d’Or est un sérieux candidat à sa propre succession.
LES MONDIALISTES EN POLE POSITION ?
RAPHAËL VARANE
Même pas nommé parmi les 30 en 2017, le défenseur formé au RC Lens a inversé la tendance. On l’a dit précédemment, le Mondial devrait massivement influencer les votes. Et justement, Raphaël Varane réalise jusqu’ici une Coupe du monde plus qu’autoritaire. Il est devenu un patron à sa façon de l’équipe de France. Quatre ans pile après sa mollesse sur Mats Hummels, Varane a dompté son vis-à-vis au marquage pour marquer face à l’Uruguay, sorte de revanche sur l’histoire. Par ailleurs, il a l’avantage d’avoir réalisé une saison incroyable avec le Real Madrid : bon à la fois dans les grands matches de C1, qu’il a encore remporté, comme dans les petites affiches de Liga.
LUKA MODRIC
On pourrait presque paraphraser les lignes écrites juste au-dessus. Classé à la 5e place du Ballon d’Or 2017, Luka Modric donne l’impression d’avoir encore progressé. Comme le vin, le Croate se bonifie avec l’âge. Maestro du milieu au Real Madrid, leader incontournable de la Croatie. Au-delà de ses statistiques et ses deux buts en Coupe du monde, sa victoire finale en C1 avec la Casa Blanca et son influence sur les Vatreni, qu’il a menés jusqu’en finale du Mondial, vont peser lourd. Dimanche pourrait bien être l’apogée de sa carrière, avec tout ce que cela implique.
KYLIAN MBAPPÉ
Désolé Kylian, mais on va parler d’âge. A 19 ans, le Bondynois a déjà un palmarès bien étoffé, à faire pâlir Dimitri Payet. Son transfert au PSG ? Il l’a digéré comme une collation d’avant-match, avec trois titres à la clé, 21 buts et 16 passes décisives en 46 matches. Et que dire de sa Coupe du monde avec les Bleus ? Auteur de fulgurances incroyables, il a été adoubé par le grand Pelé après son doublé face à l’Argentine de Lionel Messi. Sa précocité pourrait bien d’ailleurs l’aider à aller chercher un Ballon d’Or qui ne l’obsède pas, à la différence de son collègue Neymar. S’il sort une grosse prestation en finale dimanche, le trophée pourrait bien se rapprocher pour « Donatello ». Pour rappel, en 2017, Mbappé s’était classé 7e après à peine un an en pros. Fulgurances.
ANTOINE GRIEZMANN
Ça y est, en finale Grizou a troqué les larmes pour le sourire. Il courrait après un premier titre majeur, c’est chose faite cette année avec la Ligue Europa décrochée avec l’Atlético de Madrid. Une finale face à l’OM dans laquelle il a brillé avec un doublé, en attendant peut-être le Graal : la Coupe du monde. Si certains sont déçus par son Mondial malgré 3 buts et 2 passes décisives, il faut regarder son travail pour le collectif pour comprendre combien Antoine Griezmann est un joueur précieux. Par ailleurs, en club, son bilan est intéressant statistiquement (29 buts en 49 matches, 11e meilleur buteur européen, 4e en Liga). Comme pour Mbappé, une bonne prestation en finale pourrait donner un coup de boost à sa modeste 18e place de 2017.
N’GOLO KANTÉ
Oui sa 8e place en 2017 est le fruit de son trophée de meilleur joueur de Premier League 2016-2017. Oui, comme Varane, il attire moins la lumière que CR7, Mbappé, ou Grizou, mais quand même. En ce qui concerne le travail de récupération, rares sont ceux qui peuvent s’asseoir à la table de N’Golo Kanté et dire qu’ils sont meilleurs. Un travail de l’ombre, donc, mais précieux pour le collectif français. Toutefois, le fait que Chelsea ait connu une saison poussive, avec une maigre Cup remportée, pourrait lui rendre la tâche plus compliqué comparé à à ses compères Français. A moins que la Coupe du monde n’efface tout le reste.
ohmygaol