Il est sans doute le plus africain des entraîneurs européens. Claude Le Roy, qui a conduit le Cameroun de Roger Milla en finale de la Can 86 et le Sénégal de Jules François Bocandé en demi-finale à Alger 90, a pris du plaisir hier, à regarder les « Lions » se déployer avec bravoure et intelligence devant les Polonais (2-1). Pour lui, cette victoire « c’est la récompense d’une équipe et d’un entraineur qui a fait le choix de joueurs extérieurs offensifs, de deux attaquants centraux offensifs et d’un milieu efficace ».
En plus d’avoir retrouvé « le football pour lequel il se bat depuis toujours », l’entraîneur est heureux de voir qu’enfin, une équipe africaine a voulu être conquérante et marquer des buts. Même si ce n’était pas facile, pare qu’en face, il y avait une grosse équipe. Tactiquement, « on a vu une équipe du Sénégal très solide. Une équipe intelligente, bien organisée, bien construite. Un travail remarquable. Génial. Quel bonheur. J’ai apprécié l’organisation du Sénégal. Mbaye Niang a fait un match marathonien, Khadim a montré beaucoup d’assurance, Sadio Mané s’est mis complétement à la disposition de l’équipe. »
Plus qu’une victoire, c’est aussi une leçon pour les Bleus. « Faudrait que les attaquants français voient le boulot qu’ont fait Ismaila Sarr et Sadio Mané dans la récupération collective du ballon. Si Dembélé et Mbappé en faisaient autant, la France n’aurait aucun souci. Sadio Mané et Ismaila Sarr ont fait un match athlétiquement énorme. Très intelligent. Les Sénégalais se sont fait un peu peur sur le but polonais, mais c’était juste pour cinq minutes. »
Autre joueur qui a retenu l’attention du technicien : « Alfred Ndiaye. Il a aussi été athlétiquement énorme. Il était le premier récupérateur, mais se retrouvait en phase offensive devant le but adverse. » Une façon pour Claude Leroy de dire que « globalement, les Sénégalais ont fait une performance athlétique incroyable, indépendamment de l’intelligence dont a fait preuve l’équipe. Même à la fin du match, ils gardaient leur calme. Ils étaient heureux, mai pas frénétiques. C’est bon signe pour la suite. »
L’Observateur