Même 24 heures après, écrire que Zinédine Zidane n’est plus l’entraîneur du Real Madrid semble surréaliste. Cinq jours après avoir remporté une troisième Ligue des Champions consécutive avec la Casa Blanca, capitaine « Zizou » a décidé de quitter le commandement du navire madrilène. Un départ mûrement réfléchi par le technicien de 45 ans mais inattendu pour son président Florentino Pérez et ses joueurs. Chacun d’eux, hormis Gareth Bale, a d’ailleurs eu un petit mot à destination de l’ancien entraîneur.
Si au moment de sa nomination en janvier 2016, on pouvait douter des qualités de Zinédine Zidane en tant que technicien, il est, deux ans et demi plus tard, difficile de ne pas reconnaître son talent. Qu’on soit supporter du Real Madrid ou tout simplement fan de foot, il convient de reconnaître que par son management « ZZ » a permis au club de la capitale espagnole de rester au top. Voici les 8 choix forts de Zidane qui ont permis au Real d’écrire l’une des plus belles pages de son histoire.
SA CONFIANCE ABSOLUE ENVERS KARIM BENZEMA…
En dépit des critiques dont il était la cible, Karim Benzema, premier buteur de l’ère Zidane en janvier 2016, a toujours été soutenu par le héros de 98. Le coach français a toujours loué les qualités de son attaquant. Jamais il ne l’a mis au placard au profit d’un autre. Et « KB9 » le lui a bien rendu en contribuant notamment cette année au 3e sacre européen du Real avec deux buts en demi-finale contre le Bayern et un but en finale contre Liverpool.
… ET POUR KEYLOR NAVAS
Le constat vaut aussi pour Keylor Navas. Alors que David De Gea devait signer au Real l’été avant l’arrivée de « ZZ », le Costaricain n’était pas à son meilleur niveau. Malgré cela, le Français le laisse en place dans les cages madrilènes. Alors que les rumeurs Thibaut Courtois s’éveillent et que Navas s’égare avec quelques bourdes, Zizou s’entête. A raison puisque aujourd’hui, il est redevenu le gardien solide que la planète foot avait découvert au Mondial 2014. Cette année, lors des huitièmes à la finale de la Ligue des Champions, Navas était un dernier rempart infranchissable.
DES MERCATOS DISCRETS
Les deux raisons ci-dessus nous amènent logiquement à celle-ci. Sur ses deux années et demi, Zidane n’aura que très peu dépensé sur le marché des transferts, préférant la stabilité d’un groupe déjà qualitatif, à l’empilement de joueurs. En janvier dernier, alors que le Real Madrid est largué à 16 points de Barça, il déclare ne vouloir personne : « Nous avons un effectif, un effectif auquel je crois. Il y a des moments difficiles dans une saison, mais nous verrons ce qu’il se passera à la fin. »La fraîcheur, il ira la chercher avec Isco, Marco Asensio ou Lucas Vazquez. A raison, une nouvelle fois.
UN SENS DU TURNOVER
Grâce à son expérience de joueur, Zinédine Zidane sait qu’une saison dans un club de l’envergure du Real est longue. Qui plus est lorsqu’on est international, le cas de la plupart des joueurs de la Casa Blanca. Il mène donc une vraie politique de rotation de l’effectif dès son arrivée. Par exemple, sans être des titulaires indiscutables, Isco, même s’il ne s’en satisfait pas, Asensio ou Vazquez ont suffisamment de temps de jeu pour s’illustrer en Liga et en C1. Les jeunes ont le temps de se montrer et les stars le temps de se reposer. L’exemple le plus parlant de ce sens du turnover de « Zizou » étant la gestion du cas Cristiano Ronaldo.
LA GESTION DE CRISTIANO RONALDO
Quand Zidane prend les rênes du Real, Cristiano Ronaldo est en surrégime. Il se donne corps et âme pour rattraper Lionel Messi en nombre de Ballon d’Or remportés, ce qu’il réussira finalement. Mais qui dit surrégime à l’approche de la trentaine dit risque de blessures à répétition. Ce que Zidane gèrera parfaitement. En août 2016, alors que CR7 sort d’une série de blessures, qui lui coûte notamment la finale de l’Euro contre la France, « ZZ » lui lance :« Si tu m’écoutes, que tu acceptes de te reposer de temps en temps, de manquer certains matches, si tu me fais confiance, tu vas prolonger ta carrière de plusieurs années. » Ronaldo finit par accepter, avec la réussite que l’on connaît.
DES CHOIX TACTIQUES PAYANTS
Beaucoup doutaient du côté tacticien de Zidane, ils ne doutent plus. A maintes reprises, le coaching du champion du monde 98 s’est avéré payant. En finale de Ligue des Champions 2017 contre la Juve, alors que son équipe est tenue en échec (1-1), il a les mots pour emmener les siens vers une nette victoire et une 2e C1 consécutive à la clé (4-1). De plus, ses changements sont à chaque fois payants. La preuve samedi contre Liverpool. Quand il fait rentrer Gareth Bale, ce dernier inscrit un doublé dont un retourné incroyable. Même ses choix de départ, parfois surprenants, fonctionnent. Quand il aligne Marco Asensio et Lucas Vazquez face au PSG au Parc, les deux Espagnols réalisent un match plein. Les exemples sont trop nombreux pour tous les citer. « Zizou » a clairement le (french ?) flair.
LA CLÉ ANTONIO PINTUS
Ce qui frappe chez ce Real Madrid, et cela s’est surtout vu cette saison en Ligue des Champions, c’est son coffre physique. Une supériorité physique obtenue grâce à l’excellent travail du préparateur Antonio Pintus. D’abord en partance pour Lyon et l’OL, Pintus cède finalement à l’insistance du Real Madrid. Aussitôt, il met en place les méthodes qui ont fait sa renommée : travail avec ballons, sans ballon et psychologie. Son travail permet aux joueurs de Zidane d’arriver en mars en pleine possession de leurs moyens. Quand d’autres joueurs paient les efforts consentis depuis août, le Real de Zidane et Pintus est à bloc.
LA COHÉSION DE GROUPE
C’est peut-être le point le plus important dans la réussite d’un club : que les joueurs forment un groupe, une équipe plutôt qu’une somme d’individualités. Zidane l’a bien compris et créer une cohésion de groupe a été la première chose sur laquelle il a planché. Avec des discours simples, de l’écoute pour ses joueurs et des conseils avisés, « ZZ » a conquis tout le monde dans son vestiaire. Un vestiaire composé en majorité de joueurs qui, enfants, ont adulé Zidane le joueur. Il a su se montrer proche de ses joueurs et les protéger coûte que coûte. Ces derniers le lui ont bien rendu. Les joueurs aimaient Zidane, Zidane aimait ses joueurs, et c’est sûrement pour cela qu’il ne voulait pas briser son groupe en faisant le ménage, qu’il jugeait nécessaire « pour continuer à gagner ».