YERIMPOST.COM S’il a voulu acheter la paix après les deux crashs subis par nos aviateurs militaires, Macky Sall a créé davantage de mécontentement qu’il n’en a étouffé. Par le décret 2018-835 « portant création d’une prime de qualification au profit du personnel navigant de l’Armée de l’Air », le président de la République a certes donné aux hommes volants des sucettes de nature à calmer la grogne qui montait depuis que ce vieux hélicoptère s’est écrasé à Missirah. Mais il a, du même coup, braqué l’état-major tenu totalement à l’écart de cette mesure, ainsi que les fantassins et les marins laissés pour compte.
Macky Sall n’a en effet associé à la préparation de son décret ni le chef d’état-major de l’armée ni le ministre de la Défense. Il l’a négocié directement, selon la confidence d’une source militaire autorisée à Yerimpost, avec le général de l’armée de l’air Birane Diop, qui se trouve être son chef d’état-major particulier.
C’est d’ailleurs ce qui explique les aberrations de ce texte. Alors que le décret prévoit une prime de 1 000 000 désormais pour tout officier général de l’armée de l’air, les généraux eux-mêmes ont une prime de 500 000. Tandis que tout officier de l’armée de l’air a désormais 750 000 de prime, son homologue des autres corps a un salaire inférieur à cette prime. A titre d’exemple, un médecin militaire, spécialisé, plus de 10 ans d’études, officier supérieur, a une solde inférieure à 600 000, tient Yerimpost d’une source sûre.
La grave disparité introduite par ce décret signé par Macky Sall le 04 mai 2018 a soulevé un mécontentement général dans les troupes. La « grande muette » est moins muette depuis ce 04 mai.