Dakar, 17 avr (APS) – L’artiste-peintre Abdoulaye Diallo appelé « Le berger de l’île de Ngor » annonce qu’il va exposer, à partir du 3 mai prochain à la Bibliothèque de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), 47 de ses œuvres, des toiles de grandes et petites dimensions.
« Le berger de l’Île de Ngor » l’a dit, lundi, lors de la réception de ses toiles à la Bibliothèque universitaire (BU).
Le choix de l’UCAD s’explique selon l’artiste par le fait que « c’est le temple du savoir là où les choses doivent être pensées, de sa position géographique faisant qu’elle offre une ouverture vers l’océan donc vers le monde et enfin par rapport au volume des œuvres à exposer, c’est le lieu approprié ».
Cette exposition entrant dans le cadre du « Off » du Dak’Art 2018 qui se poursuivra jusqu’au 2 juin avec pour thème : « Quelle humanité pour demain ? », sera dirigée par le professeur Maguèye Kassé.
Pour le professeur-commissaire de l’exposition, « s’interroger sur notre humanité à venir, à façonner sur des bases autres, revient à se poser des questions à la fois essentielles dans tous les sens du mot et existentielles, c’est-à-dire, relatives à notre existence pour ce qui la définit, la circonscrit, la garantit, l’épanouit ou la +corsète+ ».
Et selon le peintre, il s’agit à travers cette exposition, « de rappeler le passé en traitant du pariétal et du rupestre qui est une autre manière de raconter l’humanité (…), de faire des rappels historiques avec ce qui s’est passé après l’esclavage, les politiques sur plusieurs formes et d’une nécessité pour une émergence ».
« Notre monde n’est pas seulement en train de changer à toute vitesse, il se reconfigure en profondeur et se met à fonctionner différemment dans plusieurs domaines à la fois. Et cette reconfiguration arrive plus vite que nous n’avons la capacité de nous reconfigurer, nous-mêmes, nos gouvernements, nos institutions, nos sociétés », a analysé Abdoulaye Diallo.
Dans sa note d’explication, il ajoute : « Il y a une dissymétrie entre l’accélération du rythme du changement et notre capacité à inventer les amortisseurs sociaux et les régulations qui permettraient aux citoyens de tirer le meilleur de ces accélérations, tout en atténuant les effets pervers ».
L’exposition, dit-il, « se propose de donner à chacun les moyens de connaître les promesses et les menaces du monde, d’en mesurer les chances et les risques, pour y naviguer au mieux entre les écueils et rejoindre le port de son choix ». Il s’agit en somme de voir « quelle morale donner à la science ».
D’éminents professeurs, universitaires et chercheurs vont aussi cogiter autour du thème : « Quelle humanité pour demain ? » lors d’une table ronde prévue le mercredi 2 mai à 9 heures à l’hôtel Terrou Bi de Dakar.
Il s’agit du recteur de l’UCAD, le professeur Ibrahima Thioub, de ses confrères Souleymane Bachir Diagne de Columbia University, Bado Ndoye de l’association sénégalaise de philosophie et Sakhir Thiam de l’université Dakar Bourguiba, mais aussi de collègues de Paris 3 Sorbonne et du Quai Branly en France.
Le peintre Abdoulaye Diallo est un ingénieur sénégalais en télécommunication et aussi écrivain pour avoir publié des ouvrages tels que « La Face cachée de la démocratie, Sénégal 1957/2007 » en hommage à Me Babacar Niang. Un livre préfacé par le professeur Amadou Moctar Mbow ancien directeur général de l’UNESCO.
Il a organisé des expositions individuelles comme collectives sur l’île de Ngor, notamment lors de la dernière biennale de Dakar avec comme thème « Ni In Ni Off » île de Ngor où il a son atelier de peinture.
En 2017, il a participé à l’exposition collective sur « Art Rupestre Africain » organisée par l’Institut Frobenius de Frankfort au Musée Théodore Monod d’art Africain de Dakar.
Au total, souligne la secrétaire générale de la Biennale de l’art contemporain africain de Dakar, Marième Ba « 300 expositions +Off+ » sont recensées pour cette 13ème édition prévue du 3 mai au 2 juin prochain.
FKS/PON