Le Pm Dionne sera seul face à ses « amis » Députés pour….

Le Groupe Parlementaire Liberté et Démocratie a unanimement décidé de boycotter la séance de question au gouvernement prévue le 29 mars 2018. Sur les raisons de ce boycott qui doivent, selon les acteurs «être expliquées au Peuple sénégalais…», le dit groupe parlementaire déclare que « les faits commis par le Gouvernement sont si sont graves qu’ils justifient que nous soyons obligés de faire connaître au peuple notre désaccord et notre réprobation au moyen de l’arme ultime dont nous disposons à savoir le boycott. » En venant aux faits, les boycotteurs parlent de «manque de respect du Gouvernement à l’égard de l’institution parlementaire» qui est selon les mêmes députés, est «manifeste».

Comme tout observateur indépendant peut le constater, estiment Madické Niang et Cie, «le Président Sall et son gouvernement ne ratent aucune occasion de montrer qu’ils n’ont aucun respect pour l’Institution Parlementaire, pouvoir législatif, que les Sénégalais ont décidé d’instituer dans la Constitution au même niveau de dignité que le Pouvoir exécutif qui applique les lois et le Pouvoir judiciaire qui juge l’application desdites lois».

Les membres du Groupe parlementaire en question d’ajouter que « pour suivre la volonté du Président Sall, l’Assemblée nationale viole en permanence les dispositions du règlement intérieur de l’Institution perturbant régulièrement l’expression libre et démocratique de toute opinion parlementaire destinée à éclairer le Peuple sénégalais dès lors qu’elle est divergente des positions du Gouvernement». Le Groupe Parlementaire Liberté et démocratie et certains députés noninscrits estiment que «cette pratique anti démocratique est inadmissible ». En effet, font ils remarquer «depuis le début de la législature, le Premier ministre n’est pas passé à l’Assemblée nationale pour répondre aux questions du Parlement conformément à la constitution et au règlement intérieur de l’Assemblée nationale et aux engagements pris de part et d’autre. Depuis la même date, les questions d’actualités et les séances de questions orales ne sont également pas tenues.»

Selon Madické et ses collègues du même camp, «le summum de l’irrespect a été atteint dans l’affaire Khalifa Sall qui a été une occasion de bafouer et de froisser à un niveau jamais atteint la dignité des parlementaires qui s’opposent aux directives du Président Sall relayés par une majorité mécanique et aveugle». En effet dixit les députés à l’appui de leur boycott, « la demande adressée à l’Assemblée nationale pour lever l’immunité parlementaire de l’Honorable Député Khalifa Sall alors qu’auparavant le pouvoir judiciaire, sous l’influence du Président Sall et de son Gouvernement avait systématiquement refusé de reconnaître le statut de Député à lui conféré par le Peuple Sénégalais, est l’expression d’une tentative d’humiliation de l’institution parlementaire. Au nom du Peuple sénégalais, le groupe Liberté et démocratie et certains députés noninscrits s’indignent au plus haut point « devant cet acte inadmissible dans une démocratie.»

Non sans ajouter que «tout observateur indépendant peut noter que les conditions de travail au niveau de notre Assemblée nationale sont inacceptables et que le débat parlementaire est souvent escamoté lors des séances plénières en violation flagrante du règlement intérieur…» Depuis le début de la treizième législature, il est révélé lors de ce face à face avec la presse que « les députés et principalement ceux de l’opposition et les non-inscrits, éprouvent, souvent, d’énormes entraves dans l’exercice de leur fonction…

Autre grief du groupe parlementaire, «l’Assemblée nationale n’arrive toujours pas à exercer sa mission d’évaluation des politiques publiques». Ainsi, font remarquer Me Niang et ses amis, « deux ans après l’adoption de la constitution en mars 2016, l’institution parlementaire est incapable de jouer le rôle de contrôleur de l’action gouvernementale comme le veut notre Constitution pour prévenir et arrêter les multiples abus dont la presse se fait l’écho». Il s’y ajoute «que les rapports de la cour des comptes qui devaient aider les élus du peuple dans leur travail de contrôle ne leurs sont jamais présentés ». Cela ne participe pas selon Madické Niang et consorts « à aider les députés que nous sommes à être efficaces dans le cadre du travail parlementaire conformément aux attentes légitime du Peuple sénégalais». Le dépassement par le Gouvernement des autorisations budgétaires données par l’Assemblée nationale, en ce qui concerne les emprunts sur le marché financier, est « une autre forme de manifestation du manque de respect du gouvernement à l’égard de l’Assemblée nationale », fait remarquer le groupe de députés boycotteurs qui dénonce «un non-respect des autorisations qui a comme conséquences l’augmentation sans précédent de l’encours de la dette qui était déjà programmé pour un montant doublement inférieur». En tirant sur la sonnette d’alarme. Ces députés soulignent : « nous attirons l’attention des Sénégalais sur le danger qui guette notre pays intimement lié au manque de respect de notre institution par le Gouvernement ». Autre griefs ajoutés par les boycotteurs est le «nonrespect des engagements du gouvernement pris devant l’Assemblée nationale. Sans oublier de préciser que « les questions orales, les questions d’actualité et les questions écrites sont la preuve d’un dynamisme parlementaire qui n’existe pas au Sénégal». Ils ont rappelé l’engagement du Premier Ministre Boune Abdallah Dionne pour soutenir «qu’il était ferme sur la question».

Pire, d’ après Me Madické Niang qui fait partie des dignitaires de l’ancien régime qui ont échappé à la Crei «l’Ofnac est aujourd’hui neutralisée par un pouvoir exécutif en plein dans la mal gouvernance». A une année de la présidentielle de 2019, ce boycott renforce le fossé qui s’est creusé entre l’opposition et le pouvoir. Si au Sénégal, les populations ont atteint un niveau de maturité qui fait qu’elles attendent les élections pour choisir, il ya paradoxe chez les politiciens. En d’autres termes, les opposants s’opposent souvent à des pratiques qui les convenaient lorsqu’ils étaient au pouvoir. Et ceux qui sont au pouvoir décidés à appliquer des choses qu’ils combattaient quant ils étaient dans l’opposition.

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