Mansour Sy Djamil écrit au juge Lamotte

Pour Mansour Sy Djamil, un verdict favorable à Khalifa Sall le 30 mars prochain va « réarmer moralement » la Justice sénégalaise. Le député invite le juge Malick Lamotte à ne pas suivre Macky Sall, « un homme impopulaire qui s’accroche au pouvoir, déterminé à gripper le processus électoral et à éliminer ses adversaires les plus menaçants ».

Lors de la fin du procès de la gestion de la caisse d’avance de la Ville de Dakar, le président du Tribunal correctionnel de Dakar, Malick Lamotte, avait sollicité des prières du public pour prendre une bonne décision. Attendue pour le 30 mars prochain, cette fameuse décision, selon Mansour Sy Djamil, « serait de protéger Khalifa Ababacar Sall contre une privation de liberté non justifiée dont il a déjà largement souffert ».

Dans une déclaration, le député non-inscrit, allié du maire de Dakar dans le cadre de Mànkoo taxawu senegaal lors des Législatives, estime qu’un tel verdict « donnerait un réarmement moral à la justice de notre pays ». Le leader de Bess du niakk fait savoir que le juge Lamotte n’y parviendra que par « la maitrise totale des différends qui gangrènent le Peuple sénégalais » mais aussi « en assumant la tache exténuante d’y trouver des solutions, repérer les obstacles à la réconciliation et rééquilibrer ce qui dans la société glisse vers la brutalité et l’arbitraire ».

« L’exclusion de Khalifa du Ps est une liquidation politique ; le procès en est l’inhumation »
Et ces « différends » ont comme nom d’après le marabout-politicien : Macky Sall. « Aujourd’hui, le problème auquel la société est confrontée est la volonté d’un homme impopulaire qui s’accroche au pouvoir, déterminé à gripper le processus électoral et à éliminer ses adversaires les plus menaçants », s’indigne-t-il. A son avis, le chef de l’Etat suscite « peu d’enthousiasme » et « son désir obsessionnel d’avoir un deuxième mandat le pousse à tous les excès ». Djamil ajoute : « Macky Sall est prêt à y sacrifier tout. La jeunesse lui tourne le dos (…) La coagulation dangereuse du mécontentement et du désespoir représente la hantise de Macky Sall depuis que le 23 Juin 2011 a montré qu’un gigantesque brasier pouvait surgir d’une étincelle (Touche pas à ma Cons­titution !). Et on sait que le Sénégal, pays de contestation et de refus mais aussi de rêve (le pétrole et le gaz font rêver), est coutumier de ces embrasements qui ont consumé notre histoire commune, de la colonisation à nos jours. »

Au-delà du Président Macky Sall, l’ancien vice-président de l’Assem­blée nationale dénonce les actes du Parti socialiste à l’égard du maire de Dakar exclu avec ses proches des rangs du parti. « Il s’agit de la confirmation d’un acharnement obsessionnel contre un leader politique dont la trajectoire, sans faille, depuis sa prime jeunesse, le destinait aux plus hautes responsabilités de notre pays. Aujourd’­hui, le procès touche à sa fin, l’exclusion est une liquidation politique et le procès en est l’inhumation », déplore M. Sy qui assimile ledit procès à celui de la « honte, de l’obstination, de l’acharnement et de la méchanceté ».

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