Maître incontesté dans le domaine de la musique, Youssou Ndour est aussi « faiseur de Roi » en politique. Même si, sur le plan électoral, il est loin de la catégorie des poids lourds. Il n’empêche, beaucoup le craignent pas sa force de nuisance, son réseau assez dense. Il en est conscient et a toujours utilisé sa force de frappe pour tirer meilleur profit des régimes qui se sont succédé au gouvernement.
Nombre de sénégalais pensent qu’il ne s’approprie pas les conseils de la vie qu’il donne dans ses chansons. Et pour ses détracteurs quand Youssou Ndour est content, il chante son bienfaiteur. Au contraire, il le dénigre comme ce fut le cas avec Abdoulaye Wade.
A l’origine, l’artiste peine à disposer d’une licence pour sa chaine de télévision. Dans une interview qu’il accorde au magazine « Jeune Afrique », en mars 2010. Il reconnait :
» Si on dit qu’l y a une rupture entre Wade te moi, c’est à cause de mon projet de télévision. Mon groupe de presse, Futurs Médias, avait reçu l’accord et la bénédiction du président de la République. L’Agence de régulation des télécommunications et des postes, nous a attribué un canal, nous avons investi 1.2 milliards Fcfa… ça fait six mois ! Je n’ose pas croire qu’on empêche à un artiste comme moi de réaliser un tel projet. Youssou Ndour a son travail de musicien. Ce n’est pas lui qu’on bloque mais cent autres personnes qui attendent pour un emploi ».
Dans la foulée, le lead vocal du super Etoile entre en rébellion contre le régime. Il critique la « non-implication de grands artistes » du continent dans le festival mondial des arts negres et la construction du monument de la renaissance africaine, les coupures d’électricité, la mauvaise gouvernance…
Au mois de mai de cette même, après une audience avec le président Wade, Youssou Ndour obtient sa licence. Le chanteur fléchit et revient sur ses positions. Il accepte même de se produire pour le Fesman avec une rémunération digne de son rang. Mais en 2011, juste avant les manifestations du 23 juin, ce dernier le régime, nous raconte le journal l’Enquête.
Cependant, fort est de constater que le président du groupe Futurs médias sait flairer les bons coups. En business comme en politique, il se soucie peu des sentiments. Aussi bien sous Diouf, Wade et maintenant avec Macky, il a su préserver ses intérêts aussi bien financiers que stratégique. You semble aussi avoir pris ses marques en politique où il se taille, à tort ou à raison, un costume de faiseur de rois. Une chose est sûre, il ne s’est jamais rangé derrière les vaincus. De tout temps, il a su prendre ses distances au moment opportun avec les tenants du pouvoir.