Taxé de « Procureur de Macky Sall », à la solde du pouvoir, Serigne Bassirou Guèye, a tenté, au cours de son réquisitoire de répondre à ses détracteurs. Et pense que c’est lui faire un mauvais procès que de prétendre qu’il veut coûte que coûte la tête de Khalifa Sall. « Je n’ai pas dit que Khalifa Sall est un bandit. J’ai dit qu’au niveau de la caisse, il manque 1,8 milliard FCFA et qu’il doit payer. Il doit être condamné. Je le crois et je le dis. Je ne déteste personne », a-t-il déclaré devant la Cour, ce vendredi.
À l’en croire, il est uniquement dans le bon rôle. « Les avocats avaient toujours dit que le procureur est un inquisiteur intéressé, un comploteur, aujourd’hui, ils viennent dire qu’ils réclamaient la compassion. Alors qu’on m’a dit vendredi dernier qu’ils (Khalifa Sall et cie) ne risquent rien. Aujourd’hui, ils viennent vous demander votre compassion. Cela veut dire : « sa yeurmandé la niouy lathie ». Ce que j’ai remarqué, c’est que le des avocats qui venaient dire que le tribunal est impartial, ils reviennent pour solliciter votre pardon », a souligné le procureur de la République, s’adressant aux avocats de Khalifa Sall.
Serigne Bassirou Guèye a aussi profité de son réquisitoire pour répondre à la lettre de Bamba Dièye, qui le traite « d’inquisiteur ». « Dire que le procureur est un inquisiteur ? Cela est trop grave si on sait ce que cela contient. On m’a traité de bras armé, de comploteur. Tout ce qu’on dit sur moi sont des choses qu’on accepte. Je ne m’en fâche pas. Nous n’avons rien contre ces personnes », indique-t-il.
Poursuivant, il déclare : « Pour ma part, il m’était plus facile de rester dans mon bureau et envoyer un substitut. Mais, j’ai préféré venir pour dire que « maa ko waxoon waxaat » (Je l’avais dit, je le répète). Plusieurs personnes ont travaillé sur ce dossier. Ce n’est pas une affaire de 3 magistrats et un procureur. De l’enquête, il a résulté des faits graves. Ce dossier, je l’ai transmis au doyen sans convoquer personne. Le doyen des juges, magistrat indépendant, a été convaincu. A la chambre d’accusation, trois magistrats du siège et d’autres magistrats dont l’un est ici dans cette salle ont tous été convaincus comme moi. Ce dossier est sérieux ».
* »Je l’avais dit, je le répète… »