Le footballeur français Franck Ribéry a demandé auprès de la chaîne américaine CNN la somme d’1,5 million de dollars (1,37 million d’euros) pour avoir utilisé son image afin d’illustrer le décès d’une femme dans un caisson de cryothérapie, a-t-on appris vendredi auprès de son avocat.
Le 28 octobre, le site web de la chaîne de télévision américaine a publié un article sur une femme retrouvée morte gelée dans un caisson de cryothérapie, avec une photo où l’on voit la tête et les mains du footballeur français dans un tel appareil, pratique courante chez les sportifs de haut niveau.
Ribéry « n’a jamais donné son autorisation et son consentement à l’utilisation de cette photo et donc de son image associée à cette parution », écrit son avocat, Me Carlo Alberto Brusa, dans un courrier envoyé jeudi par télécopie et email à CNN. « Cette association illégale, en totale violation des droits sur les attributs de la personnalité et du droit à l’image, est une faute qui engage votre responsabilité et qui vous oblige ainsi à réparer l’ensemble des préjudices subis par Franck Ribéry et sa famille à la suite de cette parution morbide et les réactions qu’elle a engendrées auprès du public », poursuit l’avocat. Le courrier est « une tentative de solution préalable au contentieux », faute de quoi le joueur du Bayern Munich saisira la justice française « afin de voir réparer les dommages subis dont le montant ne saurait être inférieur à la somme d’un million cinq cent mille dollars US ». « A défaut de retour sous quinzaine, je retrouverai ma liberté d’action judiciaire tant sur un plan civil que pénal », conclut-il.
« Franck Ribéry a trouvé cela inadmissible, surtout pour illustrer le décès d’une dame morte en faisant de la cryothérapie, a précisé l’avocat. Quand sa famille a vu cette image, elle a été scandalisée ». « L’image a été utilisée à des fins commerciales par CNN, et en utilisant l’image de Ribéry, elle a gagné de l’argent, a-t-il poursuivi. C’est un comportement scélérat, car CNN a un département juridique et l’a utilisée sciemment. Quand j’ai traité le dossier dans l’affaire Zahia, CNN était présente au Palais de justice, a parlé du procès et donc sait qui est Ribéry ».
Concernant la somme demandée, Me Brusa l’estime « proportionnée », évoquant la fameuse affaire de « la femme qui s’était brûlée avec un café » aux Etats-Unis en 1992 et qui avait obtenu pour cela une grosse somme en dédommagement. « La meilleure issue est la négociation, le procès est toujours la dernière étape dans un processus », a-t-il ajouté.