Devant les députés, le ministre de l’Economie, des Finances et du Plan a tenté de justifier la différence de chiffres avancés par des caciques du pouvoir sur le recouvrement des fonds liés à la traque des biens mal acquis. Selon Amadou Bâ, il peut qu’ils aient tous raison. “Tout dépend de ce que l’on veut dire”, argue le ministre selon qui, il faut faire la part des choses entre valorisation d’un bien et sa cession. Sous cet angle, l’argentier de l’Etat trouve normal que les chiffres avancés jusque-là, ne soient pas les mêmes s’il précise que la nomenclature budgétaire ne connait pas la traque des biens mal acquis. “La nomenclature budgétaire raisonne en termes de recettes et en termes de dépenses”, explicite le ministre de l’Economie et des Finances. “ En fonction du bien dont il est question, les produits générés par la cession de ce bien sont comptabilisés au niveau des recettes (…) Quelqu’un peut dire on a 200 milliards, mais si ces 200 milliards sont constitués d’un stock ou des appartements qui sont quelque part ou sont dans un compte sequestre parce que la procédure judiciaire n’est pas terminée, le gouvernement n’a pas la possibilité de mettre ces sommes ou ces immobilisations dans ses recettes fiscales”, renchérit le ministre. Qui indique que la volonté de transparence dans la reddition des compte est sans équivoque.
Ceci clarifié, Amadou Bâ en vient à ce qui a été recouvré et qui est retraçable dans le budget. “Nous avons une plus-value de cessions d’actifs et d’occupation de la Sonacos (2,498 milliards FCFA) inscrits dans la deuxieme Loi de Finances rectificatives de 2013, redevances cessions versées par DPWORLD (24,600 milliards) inscrit dans la 2e loi de finances rectificatives 2013. On peut parler de Millicom, d’Arcelor Mital où l’Etat a encaissé 75 milliards en trois tranches. Toutes ces opérations ont rapporté au Sénégal 152 984 119 934 francs cfa milliards”, a indiqué Amadou Bâ qui souligne au passage que “ ces dossiers peuvent ne pas être liés à ce qu’on appelle la traque des biens mal acquis”. Pour lui, “ce qui lie ces dossiers, c’est en réalité cette volonté pour le président de la République de préserver et de gérer au mieux, les deniers publics”.