Khalifa Sall connait le verdict: « Terminer mon mandat en prison ne surprend personne »

La 10e journée du procès du maire de Dakar s’est ouverte ce mercredi 7 février 2018. L’audience à peine ouverte, le procureur de la République a appelé le maire de Dakar, Khalifa Sall à la barre pour lui poser une série de questions.

« Quand on m’a élu en 2009, j’ai connu 18 mois éprouvants. Le président m’avait menacé. J’en avais fait l’annonce à la radio. Donc, terminer mon mandat en prison ne surprend personne. J’ai demandé pourquoi fragiliser les maires et les jeter en prison. Son prédécesseur lui a dit que tous les présidents et responsables politiques connaissent l’existence de ces fonds. L’actuel président qui connait l’existence de ces fonds, m’en a parlé en 2012 ».

À la fin de ses propos, Me Thiam qui l’avait interpellé de revenir à la charge. « Vous reconnaissez que vous vous êtes fragilisé ? », lui a-t-il demandé. En réplique, le maire de Dakar, lui a répondu que non en ajoutant. « Maître, vous êtes très dangereux ». Ce qui a suscité la réaction étouffée du public.

En outre, expliquant combien la ville de Dakar est sollicitée par les personnes démunies, Khalifa Sall a invité le tribunal et les avocats de l’État à se rendre aux locaux de la mairie de la Ville de Dakar. « Si vous venez à la mairie à 13 heures ou à 20 heures, il vous sera possible de voir quelqu’un venir avec sa camionnette portant un cercueil pour vous dire qu’il sollicitait des moyens pour aller inhumer son parent ». C’est dire, selon lui, que l’argent des Dakarois est toujours dépensé pour les Dakarois. (…).

« Avant d’arriver à la Ville, tous les Sénégalais étaient au courant de l’existence de ces fonds politiques. Les gens savent que la mairie de Dakar dispose de moyens pour leur venir en aide ».

Concernant les mandats, Me Thiam a relevé que ce sont les mêmes provenant du même Gie et la même nature des produits qui ont été déposés depuis plusieurs années. Khalifa Sall lui a signifié que les mandats remis de 1996, à nos jours ont toujours été acceptés par les percepteurs, les maires, les ministres, par les autorités. Idem pour les factures qui, selon lui, sont les mêmes de 1998 à 2003. « C’est le même processus, pour ces crédits-là, c’est le même processus qui a prévalu ».

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