Pa Abou Ndiaye, Arona Diop et Ameth Diop et cinq autres de leurs camarades ont eu plus de chance que Fallou Sall qui a reçu une balle des garde-côtes mauritaniens le samedi dernier. Il y est resté. Eux, ont été faits captifs et durant une semaine ont été retenus à « Ndiago », à la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie.
Libérés dans la nuit du vendredi 2 au samedi 3 février, les collègues du jeune Fallou Sall doivent leur liberté à une intervention de l’Etat du Sénégal qui a su jouer de son entregent pour une issue heureuse de cette affaire qui a failli virer à l’incident diplomatique entre les deux pays. Ils ont retrouvé les leurs. Mais ces jeunes pêcheurs n’ont pas oublié. Déja, ils bottent en touchent la version de l’armée mauritanienne qui parlait de provocation pour justifier la mort du jeune Fallou Sall. Pour les pêcheurs que Dakaractu a rencontré ce samedi chez eux à Guet Ndar, ils ont été pourchassés par les garde-côtes qui n’ont pas lésiné sur la violence pour les dissuader à pêcher dans les eaux mauritaniennes. Selon nos interlocuteurs, les soldats mauritaniens se seraient même réjoui du bilan d’un mort car pour eux, les pêcheurs sénégalais sont chanceux de ne compter qu’un mort.
Aussi les « rescapés » dénoncent-ils les conditions inhumaines de leur détention. Couchés à même les « carreaux », ils n’avaient droit qu’à deux baguettes de pain alors qu’ils étaient huit. Une mésaventure qu’ils auront du mal à oublier. Cependant, leur idylle avec la pêche est loin de connaitre son épilogue. Autrement dit, leur retour en mer est pour bientôt car pour ces jeunes dont certains n’ont même pas 20 ans, il n’y a pas d’autres perspectives. Tout au plus demandent-ils à l’Etat du Sénégal de les protéger. C’est le moins qu’ils puissent demander…