Après une rude bataille judiciaire sur les constitutions de partie civile de l’Etat du Sénégal et de la mairie de Dakar, en cette deuxième journée du procès du maire de Dakar Khalifa Sall et de ses co-prevenus devant le tribunal correctionnel, le président de la séance Malick Lamotte a finalement donné rendez- vous demain aux différentes parties, pour continuer leurs plaidoiries sur les exceptions soulevées de part et d’autre. Mais, il faut noter que la bataille entre les avocats des différentes parties ne s’est pas simplement limitée sur le terrain juridique.
C’est le tonitruant avocat Me El hadj Diouf qui ouvre la foire d’empoigne. Dans sa plaidoirie l’avocat de la ville de Dakar a traité ses collègues qui défendent l’Etat dans le procès, de » nullards « . « Le Président Macky Sall veut la tête du maire de Dakar. Il veut le tuer, le décapiter et l’enterrer. C’est tout ce qu’il cherche à faire dans ce procès. Mais comme il n’a pas fait le droit et qu’il est entouré de conseillers très nullards, il a violé la Constitution sans le savoir en voulant se faire représenter par son agent judiciaire dans le procès. Il a fait de l’usurpation de fonction. C’est un makysard qui a fait irruption dans le maquis » a –t-il balancé.
Des propos qui ont provoqué l’ire de ces derniers. Même si le Président du Tribunal, Malick Lamotte a sermonné Me El Hadji Diouf pour cet écart de langage, Me Baboucar Cissé, connu pour sa fougue, n’a pas caché son amertume. Profitant de son temps de parole, il a apporté une réplique très cinglante à son confrère, en lui rappelant ses nombreux échecs avant de pouvoir intégrer le barreau. « Je suis choqué d’entendre mon confrère nous traiter de nullards. Ce sont des propos injurieux à notre égard et je pense qu’il devrait bien choisir à qui s’adresser. Et pas à ses aînés comme moi qui l’ont vu traîner à la faculté de droit et faire à plusieurs reprises, le concours du barreau avant de pouvoir être là à plaider un dossier » a-t-il rétorqué.
A peine, a-t-il terminé que le président du Tribunal lui remonte les bretelles à son tour. Malick Lamotte ne s’est pas limité là. Il a rappelé à différentes parties qu’il ne tolérera plus dans les jours à venir, certains propos discourtois entre eux. « Depuis le début, je vous ai garanti que les conditions d’un procès équitable seront respectées. Donc, je pense que vous allez devoir revoir vos comportements. Car c’est moi qui assure la police de l’audience et je n’accepterai plus que certains propos soient tenus devant cette barre » a-t-il averti avant de lever la séance.
L’audience reprend demain à 9h.