L’affaire de la caisse d’avance, jugée ce mardi, est loin d’être élucidée. Autant, ce matin, on a refusé à la ville de Dakar sa qualité de partie civile ; autant, pour cet après-midi, les avocats de Khalifa Sall souhaitent la mise à l’écart de l’Etat dans cette affaire. Finalement, l’audience, reprise vers 15h40 après une longue trêve, a été suspendue jusqu’à demain, à 9 heures.
Le procès de Khalifa Sall et Cie se poursuit ce mardi à la salle 4 du palais de justice Lat Dior. Seneweb vous fait vivre les minutes de l’audience.
LETTRE La promesse non tenue de Macky
Lors de sa prise de parole à l’audience du procès de Khalifa Sall et Cie, Me Demba Ciré Bathily, avocat du maire de Dakar, a regretté une promesse non tenue par le chef de l’État. Il rembobine : « Nous avons saisi le président de la République pour lui rappeler que là (dans l’affaire Khalifa Sall), il y a une violation flagrante de la Constitution et qu’il ne peut pas s’immiscer dans ce dossier qui concerne les Collectivités locales. »
En réponse à cette correspondance, indique Me Bathily, la présidence envoie un autre courrier pour dire : « Le chef de l’État a bien reçu votre lettre. À cet effet, je vous informe que l’Agent judiciaire de l’État vous saisira d’une lettre. » Une promesse jamais tenue, selon l’avocat de Khalifa Sall. Qui dit attendre « toujours la réponse » de Macky Sall.
ME KHASSIMOU TOURÉ « L’État est un intrus dans cette affaire »
Les avocats de Khalifa Sall rejettent la constitution de l’Agent judiciaire de l’État dans le procès de Khalifa Sall et Cie. Ils invitent le tribunal à déclarer celle-ci irrecevable.
« Ce n’est pas parce que le Trésor public intervient dans le décaissement des sous qu’il faille en tirer la conclusion selon laquelle l’État est compétent pour intervenir dans ce dossier, fait remarquer Me Khassimou Touré. L’État est encombrant dans cette affaire. En réalité l’Aje est un intrus dans cette affaire. Si préjudice, il y a, la ville de Dakar est la seule à l’avoir subie. Il n’a pas été apporté la preuve que l’État a subi un préjudice. Je suis habitué à défendre les intérêts de l’État dans des procès de détournement de deniers publics, mais je ne me souviens pas avoir une fois noté la présence de l’Aje à mes côtés. »
Me Ciré Clédor Ly d’ajouter : « La recevabilité de la constitution de l’État du Sénégal pose problème. Les débats en pur droit ne peuvent pas continuer dès qu’il y a une personne étrangère au dossier dans cette affaire. On devrait vider cette affaire dès qu’il y a eu des contestations. »
« COMPLOT » Me El Hadji Diouf soupçonne une collusion entre le préfet de Dakar et l’Agent judiciaire de l’État
Représentant la Ville de Dakar, qui s’est constituée partie civile dans le procès de Khalifa Sall et Cie, Me El Hadji Diouf a révélé à l’audience, pour le dénoncer, un échange de correspondances entre le préfet de Dakar et l’Agent judiciaire de l’État (Aje).
« Les masques sont tombés, a-t-il tonné à l’audience ce mardi. Le préfet a envoyé une correspondance à l’Agent judiciaire de l’État. Il y a manifestement un complot. »
Pour Me Yérim Thiam, avocat de l’État, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Il dit : « L’Aje agit pour tous les services de l’État. Si le préfet veut des éclairages de l’Aje. Il lui adresse une correspondance. Il ne peut donc pas y avoir de complicité. C’est le service normal de l’État. (…) Ce que les conseillers ont écrit ici (dans le document contenant leurs dépositions) aurait suffi pour qu’ils soient poursuivis pour complicité. »
RÉSERVE La constitution de Me El Hadji Diouf en question
Les avocats de Khalifa Sall ont volé au secours de leur confrère Me El Hadji Diouf dont la constitution pour le compte de la Ville de Dakar est contestée par l’État, autre partie civile dans le procès Khalifa Sall.
« Il n’existe pas de fondement juridique qui peut interdire à Me El Hadj Diouf de se constituer pour la défense d’une collectivité locale », a déclaré à l’audience Me Ciré Clédor Ly. Sa consœur Ndèye Fatou Touré d’embrayer : « Toute personne physique ou morale a droit à ce que sa cause soit entendue. »
IDRISSA SECK « Avec ce procès, Macky organise la pénurie de candidats sérieux contre lui »
Cité comme témoin par la défense, Idrissa Seck a profité de la pause pour s’exprimer sur le procès Khalifa Sall, qui se déroule ce mardi au palais de justice Lat Dior. Pour le leader de Rewmi, repris par la Rfm, Macky Sall est « dans une logique d’éliminer ses potentiels adversaires à la prochaine présidentielle », « d’organiser la pénurie de candidats sérieux à la prochaine élection présidentielle face à lui-même ».
ÉQUITÉ Les assurances du juge Lamotte
À ceux qui pourraient douter de son impartialité, le juge Malick Lamotte a assuré que le droit sera dit dans le procès de Khalifa Sall et Cie. Après l’ouverture de l’audience de ce mardi 23 janvier, le président du tribunal a déclaré : « Vous aurez droit à un procès équitable. Nous avons identifié les prévenus, les témoins à charge et les personnes proposées par la défense. »
POLÉMIQUE 20 témoins autorisés
Les avocats de Khalifa Sall ont dressé une longue liste de témoins pour le procès de Khalifa Sall et Cie, qui se poursuit ce mardi. Le sujet occupe les premières joutes entre la défense et la partie civile. Pour l’Agent judiciaire de l’État, l’audition de ces témoins est inopportune. Ce que contestent des avocats du maire de Dakar.
Tranchant la question, le président du tribunal a signalé que le camp de Khalifa Sall a le droit d’organiser sa défense comme il l’entend.
Seulement, a ajouté le magistrat, le nombre de témoins à interroger pour l’audience de ce mardi est limité à 20.
RESTRICTION Interdiction formelle de prendre des images
Pour l’audience de ce mardi du procès Khalifa Sall, les chasseurs d’images à l’intérieur de la salle d’audience sont avertis. Aucune vidéo, aucune photo du procès de doit circuler sur la place publique comme c’était le cas lors des précédentes audiences. Les contrevenants seront sanctionnés, a averti l’huissier en poste pour le procès, qui a démarré à 9 heures 9 minutes.?
TÉMOIN Idrissa Seck à la barre
Le procès de Khalifa Sall a repris ce mardi 23 janvier. L’audience s’est ouverte à la salle 4 du palais de justice Lat Dior.
Le président du tribunal a ouvert les débats à 9 heures 9 minutes. Il a appelé les mis en cause, Khalifa Sall et Cie, qui sont arrivés dans la salle à 8 heures 55 minutes.
Parmi les personnalités citées comme témoins par la défense et présentes au procès, Idrissa Seck. Le président de Rewmi est arrivé à 9 heures 15 minutes, accompagné de Déthié Fall, le numéro 2 de son parti.
Auteur: Seneweb