(Dakar) Elle a fait son entrée dans le paysage audiovisuel, un peu comme un cheveu dans la soupe… Aujourd’hui, elle fait partie des animatrices qui comptent à la Télévision futurs médias (Tfm). Rokhyatou Aïdara, plus connu sous le surnom de Kya, est devenue, en l’espace d’un an, une star du petit écran. Outre la matinale «Yéwoulen» et la capsule «Cash Chrono», elle monnaye également ses talents de «marketeuse» au service commercial du Gfm. Face à «L’Obs», elle a accepté de se soumette au jeu de questions-réponses. Sa rencontre avec Bouba Ndour, sa vie d’animatrice, son divorce, Kya se dévoile…
Présentez-vous à nos lecteurs ?
Je m’appelle Rokhyatou Aïdara, mais on me surnomme Kya. Ma mère est Mauritanienne, mon père a des origines marocaines et malienne. Je suis née et j’ai grandi à Dakar où j’ai fait mes humanités. Je suis une jeune femme, à peu près la trentaine, très empathique qui s’approprie facilement le mal des autres. Je suis également très généreuse et sociale. Mon principal défaut, c’est la nervosité. Juste après avoir obtenu le Baccalauréat, j’ai commencé à travailler pour pouvoir financer mes études supérieures. J’ai d’abord débuté par un centre d’appels, avant d’atterrir à Bamako, dans une agence de communication. Après un an au Mali, je suis revenu au Sénégal, histoire de me perfectionner dans la communication, puisque j’en suis tombée amoureuse. J’ai donc carrément repris mes études, mais j’enchaînais également les petits boulots. J’ai aussi travaillé dans pas mal de grandes entreprises de la place et j’ai été la chargée d’affaires professionnelles à BEM Dakar. Actuellement, j’ai un Master en Marketing Communication Développement commercial en cours.
Comment êtes-vous arrivée à faire de la Télé ?
C’était tout à fait par hasard. J’ai fait la connaissance du Directeur des programmes, Bouba Ndour, et il m’a proposé de faire de la Télé. Dans un premier temps, j’ai catégoriquement refusé. Je suis de nature très réservée et l’idée de me retrouver, du jour au lendemain, sous les projecteurs ne me convenait pas du tout. Toutefois, Bouba a su trouver les arguments qu’il fallait pour me convaincre. N’empêche, lorsque je suis arrivée à la télévision, je n’étais toujours pas confiante. Bouba Ndour me demandait de me lâcher pour laisser parler mon potentiel. Mais, j’avais des appréhensions et cela s’est ressenti lors de mes premières apparitions.
Quelles étaient ces appréhensions ?
En fait, je n’avais pas envie d’être jetée en pâture sur Internet. J’avais l’habitude de voir, à travers les réseaux sociaux, le traitement réservé aux stars de la Télé, comme Pape Cheikh Diallo ou Amina Poté. J’avoue que cela me faisait vraiment peur. Je n’avais aucune envie de me retrouver sous les feux de la rampe. J’avais ma petite vie bien rangée et discrète, ça m’allait bien. Mais comme nul ne peut échapper à son destin, je me suis retrouvée de l’autre côté de la lucarne. Au début, j’avais tellement peur de faire une bourde et de me retrouver sur le Net, que je ne donnais pas le meilleur de moi-même. Et j’ai eu raison, puisqu’un site a écrit que «Pape Cheikh Diallo fait des câlins à la nouvelle recrue», en l’occurrence moi. Alors que tel n’était pas le cas. Il s’était juste approché de moi pour me donner des consignes. Avec le temps, je me suis bonifiée, j’ai compris qu’il fallait y aller, le plus naturellement du monde. J’ai plus confiance en moi et j’ai acquis de l’expérience. Je dois dire que j’ai bénéficié du soutien indéfectible de Pape Cheikh Diallo qui est aux commandes de la matinale «Yéwoulen» où je tiens la chronique «Joog Job». Depuis janvier dernier, j’ai rejoint le service commercial. En parallèle, je présente le jeu «Cash Chrono».
«Je me suis mariée en 2012 et j’ai divorcé en 2014»
Comment faites-vous pour vous en sortir avec un planning aussi chargé ?
Le plus difficile pour moi, c’était de m’organiser. Le matin, j’anime ma chronique dans «Yéwoulen», ensuite je suis au service commercial, jusqu’à 17H30mn, avant de revenir le soir pour faire «Cash Chrono». Il m’arrive de passer une journée entière sans manger. A un moment donné, je travaillais du lundi au dimanche et je ne parvenais plus à avoir un moment pour ma famille ou pour moi-même. Le plus à plaindre était mon fils. Je suis divorcée, avec un petit garçon de 3 ans en charge. Il a besoin de sentir ma présence et ce n’est pas souvent le cas. C’est compliqué avec mon fils. Le matin, quand je me réveille, il est déjà parti pour la crèche. Le soir, quand je reviens du boulot, il s’est endormi. Toutefois, j’essaie au maximum de gérer mon temps, en fonction du sien. Les week-ends, j’essaie de le sortir, de l’emmener à la plage, dans des endroits ludiques pour enfants.
Vous avez été mariée combien de temps ?
Je me suis mariée en 2012. J’ai divorcé en 2014…
Deux ans de mariage… Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
C’était mon destin. Il était écrit que mon ménage n’allait durer que deux ans. Nous nous aimions, nous nous sommes mariés. Par la suite, nous nous sommes rendu compte que nous n’étions pas faits l’un pour l’autre. Nous avons fini par divorcer.
La Tfm compte une pléthore d’animatrices ? Quelles sont vos relations avec elles ?
Des relations très cordiales avec chacune d’entre elles. De manière générale, je m’entends à merveille avec tout le personnel de la Télé. Tout le monde vous dira la même chose à mon propos. Je suis très proche de Bijou Ndiaye. Elle m’a beaucoup soutenue quand je débutais à la Télé.
Votre rubrique «Jogg Job», dans la matinale Yéwouleen, a-t-elle un impact favorable sur les téléspectateurs, particulièrement chez les jeunes qui constituent votre cible ?
Absolument ! Il n’y a pas une émission qui fait une rubrique sur l’emploi. Pour moi, «Jogg Job» fait partie des rubriques les plus importantes du paysage télévisuel. On ne peut pas parler de développement sans parler de formation. La Chine en est un exemple, car elle a misé sur cela. Avant de faire de la Télé, j’ai beaucoup travaillé dans l’éducation, avec Pape Madické Diop, Pdg de BEM Sénégal. C’est un Papa pour moi. Il y a des gens qui ont trouvé un emploi grâce à «Jogg Job». Certains ont appris à faire un CV, une Lettre de motivation, même comment chercher un emploi, avec cette rubrique. Youssou Ndour a demandé que je participe aux Vacances citoyennes pour parler aux jeunes. Ce que je fais dans «Yéwoulen», c’est de chercher la bonne information et la partager. La preuve, quand j’ai fait le reportage avec l’Onfp (Office nationale de formation professionnelle), ma boîte email a explosé. Il y a même des entreprises qui me demandent de leur trouver certains profils que je leur envoie. C’est une rubrique qui a un fort impact dans la société et qui doit être reconsidérée…