AFFAIRE DU « GOUROU » SÉNÉGALAIS DE LA RÉUNION : Ses adeptes vivent barricadées et frôlent la mort tous les jours

AFFAIRE DU « GOUROU » SÉNÉGALAIS DE LA RÉUNION : Ses adeptes vivent barricadées et frôlent la mort tous les jours

L’affaire du « Gourou » Sénégalais continue de défrayer la chronique sur l’Île de la Réunion. Ce Sénégalais qui se réclame de la confrérie mouride aurait envoûté des filles, les faisant danser devant lui nues, leur interdisant d’apprendre le Coran et les obligeant à suivre ses prêches à la lettre. Ce phénomène nouveau et incompris a été rejeté par la classe musulmane locale et combattu par les autorités administratives de l’île. Pape Amary Sané a été cueilli par la gendarmerie avec certaines de ses adeptes et ils croupissent en prison depuis lors.

Dans une correspondance adressée à Dakaractu, un de ses filles dénonce le lynchage médiatique dont son guide est victime. Dans le texte, elle l’appelle « enseignant ». La femme accuse la presse de considérer à tort leur mouvement comme étant un « secte » et de comparer leur guide à un « gourou ». Pire, dit-elle, de faux témoignages ont été distillés, des vidéos violant leur intimité diffusées sans autorisation… « La presse affirme que la maison est au supposé gourou, alors qu’il n’est qu’un invité dans cette même maison. Il a été dit que nous sommes retenues de force dans cette maison, mais tout cela est faux car nous y restons de notre plein gré. Cela n’a fait qu’envenimer la situation et attirer les populations pensant nous sauver de l’emprise du supposé « gourou ».
Pour cette inconditionnelle du marabout Sénégalais, « la communauté musulmane se soulève contre elles » juste parce qu’elle n’accepte pas que « des femmes décident de s’instruire et de s’affirmer sur un Islam, plus spirituel et pacifique que dogmatique. D’autant plus que cet enseignement est prodigué par un homme. L’Islam qu’on veut nous imposer fait disparaître la voix de la femme au sein de sa propre communauté religieuse. Elle n’a pas de place et devient donc un fantôme. Les autorités religieuses locales considèrent qu’il n’y a qu’une seule vision de l’islam qui est la leur et du coup ne blâme pas les violences que nous subissons. De ce fait nous sommes rejetées dans nos choix ». Ainsi se désole-t-elle, des brimades subies. « Certaines ont été enlevées de force puis séquestrées. Jour et nuit, nous sommes la proie d’agressions verbales et physiques sur nos biens et nos personnes sous prétexte que nous sommes des « victimes manipulées ». Mais en réalité ils n’acceptent pas nos choix et veulent nous imposer leur vision de l’islam. »
Pourtant, précise la dame, elles ont été innocentées des accusations portées sur elles par le procureur qui a évoqué le fait qu la liberté de culte est accordée à tout le monde sur le territoire français. Malheureusement, regrette-t-elle, c’est la communauté musulmane qui refuse de les laisser vivre leurs croyances en paix. Elle se regrouperait toutes les nuits depuis deux semaines devant leur domicile pour manifester de manière violente son désaccord. « Deux de nos amies ont été kidnappées et séquestrées par la foule. Le domicile que l’on occupe a été saccagé, les portes démontées, les vitres fracassées. nous obligeant à demeurer dans une maison désormais sans sécurité et facile d’accès pour nos agresseurs. Aucun propriétaire ne voudra nous loger par peur de perdre son bien immobilier. Nos photos paraissent dans les médias : presse écrite et télévision. Notre enseignant fait l’objet de menaces de mort ». Cette situation les oblige, finalement, à se barricader pour avoir la vie sauve avec notamment le soutien de gendarmes venus les protéger. Toutefois, cette situation ne saurait perdurer. En effet, confie-t-elle, « les gendarmes présents depuis deux semaines sont épuisés par la situation. Les dispositifs mis en place pour arrêter les violences ne peuvent s’éterniser car trop lourd et peu avantageux pour l’Etat lui-même. Le maire affirme devant la presse qu’ils ne pourront nous protéger vingt-quatre heures sur vingt-quatre. »

Aujourd’hui, la situation empire, et il y a une semaine, s’était élevée une voix depuis Touba, souhaitant la mise hors d’état de nuire de Pape Amary Sané. Serigne Mourtalla Lô, fils de Serigne Bassirou Fall Alé Arame ( chef religieux qui compte des disciples dans l’Île de la Réunion) avait dénoncé la conduite peu orthodoxe de ce Sénégalais qui, selon lui, avait réussi à détourner des consciences innocentes au nom de l’Islam et au nom de la confrérie mouride.

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