2017: Une année d’accalmie entre fuites au Bac et l’affaire Yavuz Sélim

2017 laissera le souvenir d’une année d’accalmie et d’apaisement, contrairement aux dernières années empreintes de tensions cycliques et de grèves récurrentes dans l’espace scolaire, même si, paradoxalement, cela n’a pas rejailli sur les performances des élèves.

Les résultats scolaires enregistrés dans les différents cycles étaient plutôt en baisse avec un taux de réussite de 56,7% pour le Certificat de fin d’études élémentaires (CEFE), 56% pour le Brevet de fin d’études moyennes (BFEM) et 31% pour le Baccalauréat avec 46 652 nouveaux bacheliers.

Ce dernier examen est d’ailleurs marqué cette année par des dysfonctionnements dans l’organisation avec des fuites dans plusieurs épreuves dont le français, les mathématiques et l’histoire et la géographie, obligeant les candidats à en reprendre les épreuves.

L’enquête ouverte par la Division des investigations criminelles (DIC) a permis l’arrestation de plusieurs candidats mais également des membres du corps professoral et même des bacheliers de l’année 2016.

Mais l’année scolaire 2017, c’est aussi, et surtout, l’affaire « Yavuz Selim », du nom des 9 écoles turques qui étaient installées à Dakar, Saint-Louis et Thiès, et dont l’Etat sénégalais a décidé de la fermeture définitive, à la demandes autorités d’Ankara.

Comme prévu, ces écoles ont été fermées à la fin de l’année scolaire 2016-17, installant élèves, personnel et parents d’élèves dans un « profond désarroi » comme, du reste, l’ont exprimé lors de plusieurs sorties publiques.

Les propositions de l’Etat pour reverser les écoles dans l’administration publique ou encore leur reprise par une autre fondation n’ont pas trouvé l’assentiment des parents et des administrateurs du Groupe Yavuz Selim.

L’Etat, inflexible, n’a pas reculé dans sa décision. Et finalement, c’est la Fondation Maarif qui a pris le relais de Yavuz Selim en fin novembre, en proposant une inscription gratuite aux élèves.

Par ailleurs, en 2017, les concertations avec les partenaires sociaux ont été renforcées, notamment avec les syndicats d’enseignants.

L’année 2017 a été aussi marquée par les premières élections de représentativité des syndicats de l’éducation avec la consécration du Cadre unitaire des syndicats de l’enseignement du moyen secondaire (CUSEMS), du SAEMS, du SELS et de l’UDEN.

Côté infrastructures, l’année qui tire à sa fin a vu la construction de nouvelles écoles dont 64 « daara » (écoles coraniques) modernes, le recrutement de 4000 enseignants pour l’élémentaire et le secondaire et la distribution de 8 millions de manuels scolaires.

Pour l’enseignement supérieur, beaucoup de chantiers ont été ouverts pour la construction, la réhabilitation ou l’extension d’espaces du savoir. Un programme de 3000 lits a été également engagé par l’Etat pour améliorer les conditions d’hébergement des étudiants.

Au chapitre des innovations, il y a l’institutionnalisation du Grand Prix de l’enseignant, doté d’une enveloppe de 10 millions de francs CFA et d’une médaille d’honneur.

Dans ce chapitre, on retiendra aussi pour 2017, l’organisation à la veille de l’ouverture des classes, en octobre, de la première Foire des innovations en éducation et formation, à l’initiative de la Coalition des organisations pour la défense de l’éducation.

Au niveau de l’enseignement supérieur, on peut retenir également la nomination de la première femme recteur au Sénégal en la personne de Ramatoulaye Diagne Mbengue, portée à la tête de l’Université de Thiès.

L’Université virtuelle du Sénégal (UVS) est entrée en 2017 dans « une phase de maturation » avec plusieurs espaces numériques ouverts sur l’ensemble du territoire.

Beaucoup de réformes universitaires issues des recommandations de la Concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur, tenue en 2013, ont été mises en œuvre. 2017 a vu en effet l’aboutissement de plusieurs chantiers liés à l’élargissement de la carte universitaire avec l’ouverture prévue, en 2018, de l’Université Amadou Moctar Mbow de Diamniadio.

L’année 2017 a été bouclée par l’attribution du Grand prix du chef de l’Etat pour l’enseignant, premier du genre à Assane Ndiaye, professeur au lycée Mbacké 2, dans la région de Diourbel.

ADL/ASG/PON

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