Visite sur fond de crise au Moyen-Orient : Plus de 24 h après, rien n’a filtré des pourparlers entre Macky et Al-Thani

Visite sur fond de crise au Moyen-Orient : Plus de 24 h après, rien n’a filtré des pourparlers entre Macky et Al-Thani

Plus de 24 heures après la visite de l’émir du Qatar à Dakar, rien n’a filtré des échanges entre Macky Sall et son illustre hôte Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani. Les quelques éléments ébruités de l’audience, à huis clos, sont des photos mutiques, que Dakar Actu a pu obtenir en regardant par le trou de la serrure.

Le ministre des Affaires étrangères Me Sidiki Kaba, signalé au Togo et au Burkina Faso, le long de cette semaine, est le plus grand absent. C’est son collègue des Forces Armées, Augustin Tine, qui accueillera son homologue qatari, à Dakar. La Présidence de la République a été au début et à la fin de cette visite, malgré tout historique, puisqu’intervenant sur fond de rivalités entre le Qatar et l’Arabie Saoudite. Crise qui prolonge ses excroissances sur la question israélo-palestinienne, avec la reconnaissance par l’Amérique de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Pis, dans le communiqué qu’il a transmis mercredi à l’Agence de presse sénégalaise, le Pôle Communication de la Présidence avait clairement indiqué que « l’émir du Qatar, Cheikh Tamim Ben Hamad Al Thani, est arrivé à Dakar vers 17h30, pour une visite officielle de 48h ». 48 h ? C’est alors un vrai décalage horaire, eu égard à la brièveté de cette visite : l’émir repartira le lendemain tôt le matin, dans la plus grande discrétion.

Pourtant, Bamako a publié hier un communiqué conjoint des deux Etats afférent à « l’escale » de l’émir dans la capitale malienne. Grâce à ce document, le président Ibrahima Boubacar Keïta, alignant sa position sur celle de Doha, a, sans mettre de gants, condamné la reconnaissance par Donald Trump de Jérusalem comme capitale d’Israël. C’est de Dakar, dont l’engagement aux côtés du Peuple palestinien date de Léopold Sédar Senghor, que cette réaction était attendue.

En effet, à la tête, depuis 1975, du comité pour l’exercice des droits inaliénables du Peuple palestinien, le Sénégal avait été reconduit à ce poste au mois de février 2017. En 1973, il a aussi été le premier Etat à accepter que l’Organisation pour la libération de la Palestine (Olp) ouvre son premier bureau à Dakar. Qui plus est, le Sénégal a reconnu l’Etat palestinien depuis le 15 novembre 1988, le jour où le président de l’Olp Yasser Arafat a fait la déclaration de la création d’un Etat palestinien en Algérie. Mieux, le 16 novembre 1988, la Représentation diplomatique palestinienne au Sénégal qui existait auparavant est devenue une Ambassade.

Toutes choses qui ne doivent pas surprendre les plus avertis. Le Qatar, dont l’ombre est le terrain de prédilection, aime la « diplomatie de niche ». C’est grâce à celle-ci qu’il a avancé en sous-sol, pendant plusieurs années, pour marcher sur les plates-bandes de l’Arabie Saoudite, au point d’être son plus sérieux rival aujourd’hui.

En définitive, sous réserve du secret-défense, le peuple sénégalais a le droit de savoir le contenu des accords, notamment de coopération économique, signés au nom de ses intérêts stratégiques.

Dakaractu

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