Le Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) compte évacuer vers des pays tiers entre 5 000 et 10 000 réfugiés en situation très vulnérable en Libye, a annoncé mardi son représentant en Libye Roberto Mignone.
« En 2018, nous allons essayer d’envoyer entre 5 000 et 10 000 réfugiés les plus vulnérables vers des pays tiers, a déclaré Roberto Mignone, lors d’une interview à l’AFP. Nous ne pouvons pas fournir un chiffre exact parce que cela dépendra du nombre de réfugiés qui pourront être accueillis par des pays de l’Europe, Canada ou autres. »
Le 11 décembre dernier, le HCR avait déjà lancé un appel urgent, afin d’accueillir avant fin mars 2018 quelque 1 300 réfugiés « extrêmement vulnérables » bloqués en Libye. Le pays, devenu la plaque tournante de l’immigration illégale vers l’Europe, est sous le feu des critiques depuis la diffusion par les médias d’images d’un « marché aux esclaves ».
Une vingtaine de réfugiés en France
Selon le représentant des Nations unies en Libye, depuis novembre, une centaine de réfugiés ont déjà été évacués vers le Niger voisin, où leurs dossiers sont examinés par les pays d’accueil qui ne disposent pas d’ambassade fonctionnelle en Libye. À l’exception de l’Italie, toutes les ambassades des pays occidentaux sont fermées depuis 2014 en raison du chaos qui règne dans le pays.
Un premier groupe d’une vingtaine de réfugiés est arrivé lundi en France, leur nouveau pays d’accueil, et un millier de réfugiés au total devraient être évacués avant fin janvier 2018.
Au moins 80 000 migrants
Plus de 44 300 migrants sont enregistrés auprès du HCR en tant que réfugiés en Libye. Parmi eux, 85 % d’entre eux sont Syriens, Irakiens et Palestiniens établis déjà en Libye depuis plusieurs années, selon le HCR.
Autant de personnes qui pourraient être éligibles au statut de réfugié ne sont pas sur la liste du HCR, a indiqué Roberto Mignone, même s’il est « difficile d’en déterminer le nombre exact », a-t-il dit.
Des conditions de détention « très difficiles »
En Libye, sont enregistrés automatiquement comme réfugiés les ressortissants d’Irak, Syrie, Territoires palestiniens, Somalie, Erythrée ainsi que les Soudanais du Darfour ou les Éthiopiens de l’ethnie Oromo, a précisé Roberto Mignone.
Selon le représentant, le HCR a effectué un millier de visites en 2017 dans une trentaine de centres de détention surpeuplés sous contrôle des autorités libyennes où les migrants sont détenus dans des conditions « très difficiles ».