L’économiste togolais Kako Nubukpo a été suspendu de l’Organisation internationale de la Francophonie pour manquement à son « devoir de réserve ». Opposé au franc CFA, il avait jugé « déshonorants » les propos d’Emmanuel Macron à ce sujet.
Il jugeait notamment les propos du président français Emmanuel Macron lors de sa tournée en Afrique de l’Ouest « déshonorants pour les dirigeants africains », celui-ci ayant déclaré devant des étudiants burkinabè que le franc CFA était un « non-sujet pour la France ».
« Les organisations internationales ont une règle. Les hauts fonctionnaires sont tenus à un devoir de réserve », a déclaré Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’OIF, le 16 décembre à Cotonou, en clôture d’une visite de trois jours au Bénin.
« Dans une organisation internationale, on ne peut pas avoir un fonctionnaire électron libre qui finalement se croit autorisé [à exprimer des opinions personnelles] même s’il est militant sur une vraie question », a-t-elle poursuivi.
« Il y a eu avertissement. Quand la règle est rompue, vient un moment où il faut agir », a encore ajouté la secrétaire générale de la Francophonie, précisant : « Kako Nubukpo est quelqu’un de très compétent et nous l’avons recruté à raison. Nous trouvons dommageable qu’il n’ait pas respecté cette règle. »
Les positions sur le franc CFA de Kako Nubukpo, ancien ministre togolais de la Prospective, ne sont pas nouvelles. Il a publié plusieurs ouvrages sur le sujet dont Sortir l’Afrique de la servitude monétaire. A qui profite le franc CFA ?, en 2016, alors qu’il était déjà en poste à l’OIF.
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