À l’heure où nous écrivons ces quelques lignes, des échanges (téléphoniques ou par mail) sont en cours entre l’Agent judiciaire de l’État et un pool d’avocats, notamment Me Baboucar Cissé, qui défendait les intérêts de Bibo Bourgi, dans l’affaire Karim Wade. Pour être dans le procès, le magistrat Antoine Diome a décidé de se constituer partie civile, pour défendre ainsi les intérêts de l’Etat, dans le cadre du procès de Khalifa Abacar Sall et Cie, soupçonnés de détournement de deniers publics. Cette constitution de partie civile va permettre, sans doute, à l’ex-procureur général près de la Crei (ou son mandataire) de recouvrer des biens de l’Etat du Sénégal et même de réclamer des dommages et intérêts. Le magistrat a jugé nécessaire de noter la constitution de l’Etat du Sénégal en tant que partie civile au procès du Maire de Dakar. Dakaractu apprend, par ailleurs, qu’à l’instar de ce dernier, un pool d’avocats va défendre les intérêts de l’appareil étatique.
Du côté de l’Agent judiciaire titulaire, tout est question de méthode. D’une part, ce représentant de l’Etat peut choisir d’être dans le procès dès le début, c’est-à-dire assister à l’ouverture et s’absenter la suite. D’autre part, ne pas assister du tout au procès et laisser son suppléant faire le boulot à sa place. Apparemment, Antoine Diome semble avoir déjà choisi une option, d’après les informations qui nous sont parvenues. Quoi qu’il en soit le procès sera suivi de très près par l’ancien et redoutable procureur général près de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei).
Pour rappel, des présomptions de détournement de deniers publics pèsent sur le Maire de Dakar. Réagissant sur l’affaire, le procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Dakar, Serigne Bassirou Guèye avait déclaré, en conférence de presse, être « convaincu » qu’un détournement évalué à 1,8 milliard a été « opéré ». Khalifa Sall et le Directeur administratif et financier de la Ville, entre autres ont été placés sous mandat de dépôt, par le juge du premier Cabinet d’instruction, après qu’on leur avait notifié des chefs d’inculpation de détournement de deniers publics, d’escroquerie portant sur des deniers publics et de faux et usage de faux en écriture publique et privée.