Selon la dernière édition de la très perspicace Lettre du Continent, Karim Wade a, en sous-sol, manœuvré pour ouvrir à l’émir du Qatar les portes de plusieurs capitales en Afrique de l’Ouest. Cela, préalablement à la tournée que Tamin Ben Hamad al-Thani compte effectuer dans la sous-région du 20 au 24 décembre 2017.
Le journal en ligne informe qu’outre la Guinée, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Ghana, l’homme fort de Doha visitera Dakar dans le cadre de ce périple ouest-africain, organisé pour sceller des accords de coopération commerciale et économique. L’autre objectif assigné à cette visite est de permettre au Qatar de rouvrir ses ambassades dans plusieurs pays de la sous-région, qui ont la particularité d’entretenir les meilleures relations avec le Maroc (La brèche par laquelle passe le Qatar pour s’infiltrer en Afrique).
Pour rappel, en juin 2017, au plus fort de la crise entre Doha et Ryad, le Sénégal qui avait pris position pour l’Arabie Saoudite, avait rappelé son ambassadeur au Qatar. Aout 2017, il est intervenu un brusque réchauffement dans les relations entre Doha et Dakar. Cette accalmie, matérialisée par le retour du représentant du Sénégal au Qatar à son poste, n’a pas été du goût de l’ambassadeur d’Arabie Saoudite à Dakar. Celui-ci, en représailles, a accordé un entretien à la SEN TV pour faire des révélations sur ce qui est appelé le « Protocole de Doha », par allusion aux pourparlers secrets auxquels a participé, en première ligne, son rival sunnite, relativement à la libération de Karim Wade. L’Etat du Sénégal, par la voix de son porte-parole Seydou Guèye, a démenti, en son temps, les allégations du diplomate saoudien.
C’est dire que cette visite annoncée de l’émir du Qatar à Dakar postule une double implication : ou Dakar a lâché Ryad pour Doha ou Karim Wade ne constitue plus un obstacle majeur entre son pays hôte et le Sénégal. Ce qui n’est pas sans conséquence sur sa candidature supposée à la présidentielle de 2019. Même si, selon toujours La lettre du Continent, des personnalités comme Nicolas Sarkozy, jouent le même rôle de conseiller auprès de al-Thani.