L’annonce du remboursement des césariennes, de la gratuité des soins et du plan sésame aux structures hospitalières avait suscité beaucoup de joie à travers le pays, mais aujourd’hui le constat est amer. Pour cause, avec plus d’une année de retard dans l’exécution de ces services dans certains hôpitaux, des médecins-chefs de districts dénoncent énergiquement ces lenteurs dans le règlement des factures.
Selon les informations relayées par nos confrères du journal « Le Témoin« , l’Agence de la couverture maladie universelle (Acmu) tarde à honorer ses engagements par rapport aux remboursements des hôpitaux relatifs à la gratuité des césariennes et des soins, ainsi que le plan sésame. Mamadou Demba Ndour, gynécologue obstétricien en service à l’hôpital de Matam a publié sur sa page Facebook lu par ledit journal que « les établissements ne sont pas remboursés. Au niveau de notre structure on est sur 11 mois de césariennes gratuites et 6 mois de dialyses gratuites non remboursées. Je ne parle pas du plan sésame et de la gratuité des soins des enfants de moins de cinq ans » ; avant d’ajouter que « l’Agence de la couverture maladie universelle (Acmu) est plutôt préoccupée à louer des immeubles dans toutes les régions et à gérer son lourd budget de fonctionnement » qu’à rembourser les dettes hospitalières. Toujours dans les témoignages rapportés par le journal, Lamine Tamba, un gérant d’une mutuelle de santé, soulève un autre aspect du problème. « Au-delà de la composante prise en charge des gratuités de la CMU, la branche mutuelle de santé au niveau du monde rural ne se porte pas mieux car l’indice des cotisations ne cesse de se dégrader passant de 57% à 25% au niveau de notre mutuelle de santé. L’Etat doit accepter de mettre en place une structure financière autonome gérée avec rigueur et qui sera en relation avec les structures sanitaires afin que les remboursements des actes soient automatiques pour permettre de renouveler les consommables. Sinon nos hôpitaux et postes de santé continueront de rester dans des mouroirs pour la majorité des Sénégalais »
Des efforts sont certes consentis pour l’amélioration du système sanitaire dans notre pays, mais avec moins de 10% du budget alloué à la santé, ce qui est insuffisant pour assurer le bon fonctionnement des structures primaires à plus forte raison payer pour une CMU.