À travers sa déclaration de politique générale de novembre 2014, Boun Abdallah avait mis l’accent sur une plus grande disponibilité des ressources humaines qualifiées, un renforcement des plateaux techniques et des moyens d’intervention appropriés sur l’ensemble du territoire et en particulier, dans les zones les plus défavorisées. Il dira que les mécanismes de protection sociale seront étendus aux acteurs du secteur informel, en particulier à ceux du monde rural grâce à la mutualisation, considérée comme un des piliers structurants de la couverture Maladie Universelle.
Trois ans après : la santé fait toujours face au défi du financement.
L’accès à des soins de santé de qualité reste difficile, en particulier pour de nombreux Sénégalais vivant en zone rurale et périurbaine. La promotion de la gratuité des soins pour une catégorie de la population reste une question pour le Sénégal.
Ainsi, aucun pays au monde ne peut supporter à long terme la gratuité des soins. Sous ce rapport, le Sénégal ne dispose pas d’importants fonds souverains pour préfinancer cette initiative. Un retour sur le plan SESAME indique que cette politique a porté un coup dur aux finances des hôpitaux. L’État n’était pas en mesure de s’acquitter des sommes dues aux différentes structures après soins aux personnes âgées.
Aux dernières nouvelles le chef de l’Etat, au Forum National de plaidoyer sur la mobilisation des ressources dans le secteur de la santé, a indiqué que le temps de l’État providence est fini. À cet égard, il avait rappelé : « Nous ne sommes pas un régime communiste. D’ailleurs le communisme n’a réussi nulle part… Le tout gratuit ça n’existe nulle part. » L’objectif, pour l’État du Sénégal est d’arriver, « dans les délais raisonnables », à allouer 15% du budget national au secteur de la santé, conformément aux standards édictés par l’Union africaine à Abuja en 2001. Un objectif loin d’être atteint, puisque le budget 2017 du ministère de la Santé et de l’Action sociale a été arrêté à la somme de 163.522.351.000 de F Cfa.
Le 20 Septembre passé , en marge de la 72e Assemblée générale des Nations-Unies, participant à une réunion à l’initiative du Japon , sur la Couverture Maladie Universelle , le Président Macky Sall a reconnu que les fonds alloués à la CMU sont encore modestes au vu des besoins immenses.
Alors, l’État du Sénégal doit revoir sa feuille de route pour permettre aux citoyens d’accéder à des soins de santé de qualité, d’autant plus qu’à la faveur du dernier remaniement ministériel, le gouvernement a proclamé son intention d’allouer plus de ressources au capital humain, en décrétant « 2018 année sociale » !