Le président français Emmanuel Macron a créé la surprise lors de sa tournée en Afrique de l’Ouest en déclarant vouloir « un retour du patrimoine africain à l’Afrique ». Une phrase qui redonne de l’espoir au Bénin, après des mois de tractations.
« Le patrimoine africain (…) doit être mis en valeur à Paris, mais aussi à Dakar, Lagos, Cotonou », a déclaré le président français.
« Ce sera l’une de mes priorités. D’ici cinq ans, je veux que les conditions soient réunies pour un retour du patrimoine africain à l’Afrique », a-t-il lancé.
Prononcée à la fin de son discours augural dans l’université de Ouagadougou, cette phrase a surtout résonné au Bénin, dont le président Patrice Talon a fait une demande officielle d’une restitution d’une partie du patrimoine béninois en juillet 2016.
Pour le président Talon, qui a notamment fait campagne contre l’influence de la France dans son ancienne colonie, le rapatriement de ces oeuvres permettra de « mieux faire connaître à nos populations la valeur de nos biens culturels et historiques » et « faire du tourisme un pilier majeur de l’économie béninoise ».
Irénée Zevounou, l’ambassadeur de la délégation du Bénin à l’UNESCO, estime que « 4.500 à 6.000 objets (béninois) sont en France, y compris dans des collections privées ».
L’accaparement des trésors du Royaume du Dahomey s’est fait lors des batailles coloniales entre 1892 et 1894, mais aussi par les missionnaires qui ont « dépossédé les populations de ce qu’ils considéraient comme des fétiches », explique M. Zevounou.
Avec Afp