Des rassemblements ont eu lieu au Bénin et au Sénégal cette semaine. L’objectif était de dénoncer les ventes aux enchères des migrants en Libye. C’est ce qu’indique RFI ce samedi 25 novembre. A Cotonou, le mouvement Urgences panafricanistes de Kemi Seba a drainé une cinquantaine d’adhérents jusqu’à l’ambassade de la Libye.
Guadeloupéenne, Mère Jah en robe blanche et foulard rastafari, était en tête du cortège « des Africains réduits en esclavage, c’est inacceptable qu’aujourd’hui, en 2017, l’humanité en soit encore là. » a-t-elle fait savoir.
Un autre participant, Habib s’interroge tout en colère : « Qu’est-ce que le jeune Africain aujourd’hui pense de l’Europe ? Qu’est-ce que nos chefs d’État font aujourd’hui pour maintenir la jeunesse sur le continent africain ? »
Kamal Radji, l’un des coordonnateurs d’Urgences panafricanistes a plutôt adressé un message plus politique : « Nous avons marché pour inviter la communauté internationale à plus de responsabilités en Libye, mais aussi pour crier le silence éternel de nos dirigeants qui ne disent rien lorsqu’on maltraite des jeunes Africains. » avant de scander le slogan « Plus jamais ça »,
A Dakar, la capitale sénégalaise, le vendredi 24 novembre, les manifestants étaient plus nombreux. Il y avait environ 400 personnes qui se sont réunies place de l’Obélisque pour dénoncer la vente d’êtres humains en Libye. Membres de la société civile, acteurs politiques, citoyens se sont succédé à la tribune pour dénoncer cette situation.
Tiao, jeune militant venu la rage au ventre, a déclaré à haute voix « Où est la jeune Afrique ? Pourquoi aller mourir dans la gueule des poissons alors que nous avons la force, alors que nous sommes si intelligents et que nous sommes incapables de mettre cette intelligence en exergue ici au Sénégal, ici en Afrique pour pouvoir développer ce joli continent. »
Par la suite, Mamadou Diouf Mignane, coordinateur du Forum social sénégalais (FSS) et chargé du projet MADE Afrique a soutenu « Quand l’Afrique vend l’Afrique, quand l’Afrique torture l’Afrique, il faut donc consommer de l’Afrique. Ceux qui décident des destinées de l’Afrique prennent leurs responsabilités et qu’ils se fassent entendre pour que plus jamais ça. »
le rappeur Doug E. Tee pour sa part a estimé qu’« Il faut qu’on se réveille. Je demande à tous les jeunes qui suivent ça, ne quittez pas votre pays. Le truc, ce n’est pas de changer de pays, mais c’est changer le pays. »