Lynché par une foule qui l’aurait surpris en train de…

Dans la nuit du 8 novembre dernier, au moment où le point de ralliement de tous les fidèles Mourides étaient la ville sainte de Touba, le jeune mécanicien M.D aurait tenté de cambrioler une boutique, dont le propriétaire était à Touba pour répondre à l’appel du guide du mouridisme.

Sur ces entrefaites, le présumé malfaiteur sera appréhendé par un groupe de personnes. Sérieusement molesté, il ne dut son salut qu’à l’intervention du sieur P. Ndiaye, locataire dans la maison où se trouve la boutique. Ce dernier, réveillé par les cris de détresse du présumé voleur, est parvenu à l’extirper des mains de la foule, avant de le conduire à bord d’un taxi à la police.

Une fois entre les mains des enquêteurs, le présumé malfaiteur balaie d’un revers de main la charge de tentative de vol qui pèse sur lui. Pis, il incrimine son sauveur, en lui imputant ses graves blessures à la cuisse et au mollet. Selon lui, c’est ce dernier qui l’a poignardé au motif qu’il était le voleur qu’il poursuivait.

Des accusations réfutées par le sieur P.N qui explique : « Au moment où tous les occupants de notre maison étaient plongés dans un sommeil profond, j’ai entendu des bruits et des coups provenant de l’extérieur. Et les vendeurs de café qui étaient à l’angle criaient «au voleur ». Je me suis levé de mon lit pour m’enquérir de  la situation. A mon arrivée, j’avais déjà trouvé  une foule autour du malfaiteur qui se faisait lyncher. Je me suis interposé avec énergie, pour l’extirper des mains de ces individus, avant de le conduire à votre service. Mais, je n’ai jamais levé la main sur lui »

N’ayant pas convaincu les limiers de sa bonne foi, le sieur P.N est attrait ce mercredi devant le tribunal d’Instance de Dakar pour CBV. A la barre, il réitère les mêmes déclarations. Et ses allégations seront confirmées aujourd’hui, par son co-prévenu qui a déjà fait l’objet d’une prise en charge médicale à l’hôpital de Fann. Il soutient mordicus qu’il n’a jamais dit que son saveur l’a poignardé. Un contournement qui a mis dans tous ses états la parquetière, qui a accusé le prévenu d’être de mauvaise foi.

Pour le délit de tentative de vol, il continue ses dénégations, en affirmant qu’il a été accusé à tort d’un cambriolage. Selon lui, il était sur les lieux pour se rendre à Touba.

«  Malheureusement je suis arrivé en retard au point d’embarquement, sis à la rue 21 de la Médina. Et, je suis resté sur place pour attendre un autre moyen de transport. C’est dans ces circonstances qu’un groupe de personnes avec qui, j’ai toujours gardé des relations tendues, se sont jetées sur moi, en m’accusant d’être l’auteur d’un cambriolage », s’est-il défendu.

Dans son réquisitoire, la représentante du Ministère public, au même titre que la défense a sollicité le renvoi des fins de la poursuite contre le sieur P.N.

Et pour ce qui est du présumé malfaiteur, le maître des poursuites a demandé la relaxe au bénéfice du doute. Un réquisitoire suivi par le tribunal qui a permis aux prévenus de recouvrer leur liberté.

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