Il ne serait plus en odeur de sainteté avec la Fédération ivoirienne de football (Fif). Yaya Touré a bel et bien décidé (définitivement) de tourner le dos aux Eléphants. Explications !
Partout c’est la langue de bois. Et pourtant le feu couve. Le retour de Yaya Touré en Equipe nationale est l’autre gros dossier de la maison de verre, occupée pour l’heure à gérer une crise déclenchée par les candidats frondeurs. Le Citizen est bien décidé à faire une croix sur la sélection. «Je voudrais dire aux Ivoiriens qu’il n’y a rien de grave (…) Je sais que Yaya aime le football et qu’il aime son pays» a tenté d’expliquer Serey Dié Geoffroy pour calmer une inquiétude grandissante.
L’éventualité que Yaya Touré mette un terme à sa carrière internationale hante les esprits jusqu’au cœur de la sélection. «Après la Can, Copa Barry et Kolo Touré ont décidé d’arrêter. On s’y attendait mais ce n’était pas facile. Pour Yaya, je sais qu’il est en pleine réflexion. J’espère sincèrement qu’il continuera à jouer avec nous. On a besoin de lui», dixit Seydou Doumbia au détour d’une interview accordée à Jeune Afrique. Le joueur, qui n’a jamais été volubile, s’enferme dans un mutisme qui alimente toutes les suppositions. Quel est le problème ? Entre temps, Yaya lui ne fait aucune déclaration pour mettre fin à la rumeur. La vérité c’est qu’il y a bien une raison.
Le vrai problème : l’histoire des passeports diplomatiques pour les joueurs
De nombreuses raisons ont été avancées pour expliquer l’absence de Yaya Touré contre le Gabon, et la Sierra-Leone lors des 1ère et 2ème journées des éliminatoires de la Can 2017. Face au Maroc, en amical vendredi, le capitaine des Eléphants a encore brillé par son absence. Occasion de se perdre en conjecture. D’aucuns évoquent la gestion scabreuse de l’affaire des primes impayées des joueurs après le sacre à la Can 2015. D’autres avancent la pression subie par le joueur en club.
L’ex-académicien qui sort d’une année mitigée, doit montrer qu’il mérite ses émoluments mirobolants chez les Skyblues de Manchester City. Un club qui peine à monter un cran au-dessus, malgré une régularité avérée dans le «big three» de la Premier League. Finalement la lumière nous vient d’une source très proche du joueur : «Le vrai problème de Yaya Touré est lié à une requête qu’il a adressée à Sidy Diallo. Le président de la Fif a fait une promesse ferme à Yaya qu’il allait obtenir des passeports diplomatiques pour les joueurs après le sacre en Guinée Equatoriale. Une promesse non tenue qui a déclenché la colère de Yaya. Il y a aussi l’affaire des primes détournées.
Pendant la crise, Sidy avait demandé à Yaya de faire une déclaration pour fustiger le ministre Alain Lobognon. Ce que le capitaine a refusé», raconte notre informateur. Il faut dire que l’obtention des passeports diplomatiques est une vieille requête des cadres de l’Equipe nationale de Côte d’Ivoire. En son temps, même Didier Drogba aurait formulé la même requête au Président Laurent Gbagbo. Après le titre de Champion d’Afrique, les vraies attentes des joueurs se situaient de ce côté-là. Au milieu des promesses non tenues, celle-ci aurait sonné comme un manque de respect pour le quadruple ballon d’or africain. Lui, le capitaine qui a porté la revendication.
L’après-Yaya se prépare difficilement
On se souvient que Michel Dussuyer s’est rendu à Londres il y a quelques semaines pour raisonner Yaya Touré, conscient du fossé qui existe désormais entre le joueur et Sidy Diallo. Au final, le nouveau sélectionneur ivoirien a échoué. Yaya tient son «casus belli» pour vider tous les vieux contentieux avec la Fif. En «pleine réflexion», selon les sources officielles, l’international ivoirien est resté ferme à toutes les sollicitations. Une situation qui embarrasse l’ancien coach de la Guinée, obligé de faire sans un joueur éminemment important en sélection.
En effet, si Michel Dussuyer a déjà commencé à concerner les joueurs les plus capés de l’équipe -Gervinho, Kalou, Bony-, l’après-Yaya se prépare difficilement. Sur le terrain notamment. De son côté, le métronome de City a bien choisi son moment. Il peut mettre la pression tout en brillant en club. Seule la perspective de jouer le Mondial 2018 pourrait peut être lui faire changer d’avis. Un Mondial dont les éliminatoires sont prévues dans un … an. En octobre 2016 pour être plus précis.
Abidjan Sports