« La dette est énorme et les conséquences risquent d’être dangereuses pour des secteurs comme la santé, l’éducation…« , selon Moussa Touré. Le Fonds monétaire international (Fmi) a publié son rapport sur les perspectives économiques régionales de l’Afrique sub-saharienne, ce lundi 30 octobre, tout en faisant des recommandations au Sénégal. Aussi considère-t-il que la dette ne cesse de gonfler. L’ancien ministre de l’Economie a donné son avis.
« La dette qui était assez modeste, il y a 4 ou 5 ans, commence à monter. Dans la zone Uemoa, on a un niveau de dette qui avoisine en moyenne 50%. Au Sénégal, elle est même plus élevée que cela, elle frôle les 60%. Ce sont des niveaux qui ne sont pas très élevés en comparaison avec des pays européens que nous connaissons », affirme, ce lundi, Roger Nord, directeur général-adjoint du Fmi.
Une situation inquiétante, selon l’ancien ministre de l’Economie, qu s’exprimait mardi sur la radio Sud-Fm.
« L’essentiel des investissements sont réalisés par l’Etat sous forme d’emprunts de formes divers. Evidemment, ces emprunts ont pour conséquence de gonfler la dette et de rompre l’équilibre qui doit exister entre la dette publique globale et le PIB, d’une part, mais également les recettes de l’Etat. C’est ce que le Fmi a voulu souligner. Nous nous endettons beaucoup de manière très rapide« , regrette Moussa Touré.
Et l’Econimiste d’alerter: « si nous ne faisons pas attention, le service de la dette qui, aujourd’hui, avec ce qui représente la masse salariale globale va exploser de sorte que, pour faire face au service de cette dette, l’Etat devra rogner, de manière très sensible, sur les autres dépenses qui lui incombent, notamment la santé, l’éducation, les investissements directement publics. Voila ce que le Fond a voulu dire« .
Le Fmi, comme la banque mondiale ou la Bad, ces grandes institutions de financement, usent aussi de diplomatie.
« C’est par des astuces et termes très diplomatiques qu’ils attirent l’attention« , met-il en garde. « Ce n’est pas la première fois, depuis un an, deux ans, le Fmi ne cesse d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur ce gonflement important de la dette qui se produit année après année« , conclut l’ancien ministre de l’Economie et des finances, Moussa Touré.