Gestion du Port, affaires des visas et des cartes biométriques. . . : Toujours plus de scandales, jamais de sanctions

Gestion du Port, affaires des visas et des cartes biométriques. . . : Toujours plus de scandales, jamais de sanctions

Les affaires politico-financières envoient le Sénégal au nirvana de l’impunité. De l’affaire Petro tim au scandale Bictogo en passant par les cartes biométriques ou encore la gestion du port de Dakar, tout se passe comme si la capacité d’indignation des Sénégalais s’est envolée, à cause notamment de l’absence de sanctions.

 Le Sénégal au nirvana de l’impunité. Chaque jour avec son lot de scandales. Et on ne sanctionne jamais, ne serait-ce que pour donner une once de crédibilité au slogan «Gestion sobre et vertueuse» placardé partout depuis l’arrivée de Macky Sall au pouvoir en 2012.

En effet, après l’affaire Petro Tim, le scandale des 12 milliards de francs Cfa filés à l’Ivoirien Adama Bictogo en guise d’indemnisation après l’annulation de la réciprocité du visa aux ressortissants des pays qui le réclament aux Sénégalais ou encore des 50 milliards de francs Cfa payés pour les cartes biométriques alors que beaucoup de Sénégalais n’ont pu obtenir les leurs pour accomplir leur devoir civique et la gestion catastrophique du Port autonome de Dakar, pour ne citer que ces  affaires-là, on peut se demander jusqu’où les actuels tenants de l’Etat mèneront la barque Sénégal.

Avec le fiasco des 50 milliards de francs Cfa dépensés dans l’organisation des dernières élections législatives dans un pays où les ressources sont rares, Abdoulaye Daouda Diallo devrait avoir plus que des sueurs froides.

Surtout quand on sait que le président Abdoulaye Wade a fait numériser des cartes d’identité et d’électeur qui ont conduit à sa perte pour moins de 27 milliards de francs Cfa. Mais on a fait comme si de rien n’était en le faisant juste migrer vers un autre poste dans le gouvernement pour ne pas donner un os à ronger à l’opposition.

Aujourd’hui, il est, subitement, comme par magie, fait état des dérives de l’ombrageux Dr Cheikh Kanté, ancien directeur général du Port autonome de Dakar. Mais ce qui devrait intriguer le plus les Sénégalais, c’est que tout le monde au sein de la galaxie marron était au courant des dérapages qui faisaient les choux gras de la presse spécialisée.

Pis, les institutions financières internationales, qui surveillent le Sénégal, ont toujours posé des questions au pouvoir public sur les pratiques de cet élément hors du commun sans jamais avoir de réponses concrètes. Le pouvoir préférant fermer les yeux et indisposer certains hauts fonctionnaires. S’il fait brusquement sortir de pareilles choses par son remplaçant après les accusations de maraboutage une semaine auparavant,  c’est sans doute parce qu’il veut le liquider en douce ou le tenir à carreaux.

Pourtant, pour avoir bien entretenu les troupes et servi les courtisans, M. Kanté avait, sans doute, eu droit à la prime à l’irresponsabilité, lui qui a été propulsé ministre en charge du suivi du Plan Sénégal émergent (Pse), même si ce département qui surplombe l’Assemblée nationale est devenu une coquille vide depuis le départ de l’actuel Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne du poste.

Et voulant donner du contenu à son machin, il a raté sa dernière prestation à Paris lors d’une rencontre avec des banquiers américains, en marge du séminaire intergouvernemental, où il a fait rire sous cape toute la délégation sénégalaise.

De sources ayant pris part aux débats, il est complètement passé à côté de la plaque lorsqu’il a été invité à s’entretenir avec les banquiers sur le Pse. «A fond sur des théories sur Aristote, il a été stoppé net par une dame américaine avant qu’un fonctionnaire du ministère des Finances ne relève le plateau», confie un membre de la délégation sénégalaise.

Des dérives sur le recrutement du personnel au Port autonome de Dakar, on en a toujours entendu parler sous Cheikh Kanté mais personne n’a jamais rien dit dans le pouvoir puisque certains des pontes du régime avaient pistonné leurs progénitures ou parents chez le «Baye Fall de Macky».

Et si on s’aventurait à faire l’audit du personnel, on ouvrirait les poubelles de la République. Tout le monde le sollicitait, même les groupes de presse ont  profité de ses largesses au point d’être devenus «illisibles» comme en rigolent certains.

Et comme la nouvelle priorité absolue du régime demeure l’emploi, Dr Kanté a sans doute voulu montrer la voie à ses collègues avec ses derniers recrutements massifs au Port après son remplacement.

Seyni DIOP/Walf

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici