L’Etat du Sénégal « n’est aucunement responsable » des difficultés que connaissent actuellement les écoles Yavuz Selim, qui ont « refusé » la solution de l’administration provisoire, a affirmé, mardi à Thiès, le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam.
A la demande de la Turquie, l’Etat du Sénégal a décidé récemment de fermer jusqu’à nouvel ordre les écoles de ce groupe scolaire affilié au prédicateur turc Fethullah Gülen, accusé par Ankara d’être derrière le coup d’Etat manqué de juillet 2016.
Ce mardi, le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a réagi aux interpellations par des journalistes sur le sort réservé au personnel enseignant de Yavuz Selim, au cours d’une cérémonie de lancement d’opérations de kits et bibliothèques scolaires, à l’école Iba Caty Ba de Thiès.
« Lorsque nous avons rencontré l’association des parents d’élèves, les représentants des corps enseignants, nous leur avons indiqué que cette solution d’administration permettait d’assurer la continuité des enseignements-apprentissages des élèves en même temps que de conserver les emplois », a-t-il dit.
Selon lui, avec cette solution de l’administration provisoire, le gouvernement du Sénégal, à travers le ministère de l’Education nationale, nommerait des directeurs et des proviseurs pour ces établissements.
« L’administration de Yavuz Selim n’en a pas voulu et c’est ça qui fait qu’on est dans une situation où ces écoles maintenant connaissent des difficultés, mais le gouvernement du Sénégal n’est aucunement responsable de cela », a-t-il clamé.
D’après lui, les enseignants « qui étaient dans le cadre d’un contrat privé doivent s’adresser à leur employeur ». Il a ajouté que « les parents d’élèves doivent également s’adresser à l’administration de Yavuz Selim pour le remboursement des frais d’inscription ».
« L’Etat n’est pas responsable de cela. L’Etat du Sénégal a indiqué que l’administration Baskent Egitim [association en charge de la gestion des écoles Yavuz Selim] ne pouvait plus continuer à exercer au Sénégal », a-t-il insisté.
« En principe, fort de cet arrêté qui a été notifié, aucune école ne devait prendre les inscriptions en sachant qu’on ne serait pas dans la situation de délivrer des enseignements », a relevé M. Thiam.
Il dit avoir donné des instructions à l’inspecteur d’académie de Thiès, pour veiller au bon déroulement des enseignements-apprentissages au niveau des établissements scolaires, afin que les gens comprennent que « l’éducation n’est pas un bien marchand ».
« Ce qui doit nous préoccuper, nous ministère de l’Education
nationale, c’est la continuité des enseignements-apprentissages des enfants, que ce soit pour Yavuz Selim, que ce soit pour le cas de cette autre école privée (de Thiès) qui est en conflit avec une association », a-t-il fait remarquer.